Le Général Esaie Ngambou a été mis en retraite forcée après sa sortie
polémique où il s'attaque au ministre Paul Atanga Nji de l'administration territoriale. C'est cette sortie où il s'est montré d'ailleurs très en colère contre le ministre de Paul Biya, qui lui a valu sa fin de carrière en moins de 24.
Sa mise au placard rappelle comment le tout puissant et redoutable Jean Fochivé avait été humilié. Voici un extrait du livre 'Les Révélations de Jean Fochivé' qui explique tout.
La mise au placard du Général Esaie NGAMBOU, me rappelle l’humiliation dont fut victime le tout puissant Jean Fochivé. Fochivé au fil des années s’était convaincu, qu’il était tellement indispensable que le Chef de l’Etat ne pouvait plus se passer de lui et pourtant, il fut limogé comme un vulgaire fonctionnaire.
Le 1er mars 1996, le tout puissant Jean Fochivé alors Directeur Général du CENER est demis de ses fonctions. Deux heures après qu'il ait été démis de ses fonctions, le général Angouang et de ses sbires du CENER encerclent l'immeuble du Secrétariat d'Etat à la Sûreté Nationale, envahissant le cabinet de Fochivé, obligés d'aider ce dernier à ranger rapidement ses effets personnels et de quitter les lieux manu militari. Drôle de récompense pour trente-six années de servilité !
Depuis ce jour, il fut abandonné par ses fidèles collaborateurs. Figurez-vous qu’il n’avait même plus de téléphone, plus de voiture, plus rien, parce qu’il était fini, complètement lessivé.
Tous ceux qui venaient le voir de la part du Président de la République pour lui demander de ne pas s’inquiéter, tous ces fonctionnaires de la Présidence qu’il recevait dans le secret total et qui repartaient les poches pleines.
Ce n’étaient que des escrocs qui avaient découvert ses faiblesses et l’exploitaient Fochivé se sentait humilié d’avoir été relevé de ses fonctions comme un vulgaire chef de service ou un directeur société d’Etat. Il espérait son retour à n’importe quel poste de responsabilité pour laver cette humiliation et était prêt à tout.
Et pire encore, alors qu’il est limogé et humilié, un colonel, ex commandant du GSO qu’il avait fait arrêter raconte partout qu’il va le liquider : « je tuerai Fochivé »
Et Fochivé de regretter : « Les hommes de l'ombre que nous sommes devons avouer être les véritables bâtisseurs des petits tyrans qui ont mis l'Afrique dans l'état où elle est. Nous avons étudié, pensé et agi pour garder à la tête de nos jeunes Etats, des hommes qui n'ont aucune aptitude à diriger d'autres... »