Trois civils ont été abattus et neuf autres personnes blessées par un militaire camerounais dans la nuit de mercredi à jeudi à Mora, dans l'extrême-nord du Cameroun, a appris l'AFP de sources concordantes.
Un "caporal" de l'armée déployé dans l'extrême-nord du Cameroun dans le cadre de la lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram "a ouvert le feu dans la nuit" sur plusieurs personnes, tuant "deux femmes, un garçon" et blessant "neuf" autres personnes, a affirmé une source proche des services de sécurité jointe à Mora.
L'information et le bilan ont été confirmés à l'AFP par une source sécuritaire qui a fait état d'un "acte de folie".
Après avoir déserté la base militaire où il était déployé, le militaire "allait de maison en maison, demandait de l'argent et ouvrait le feu là où il n'en recevait pas", a expliqué la source proche des services de sécurité. D'après cette même source, l'homme, "qui prenait du chanvre indien", a été désarmé.
Les victimes font partie des personnes déplacées à l'intérieur de la région camerounaise en raison de l'insécurité née des attaques perpétrées dans les zones frontalières par Boko Haram, de même source. D'après elle, la situation était tendue jeudi matin à Mora, les déplacés exigeant "la tête" de l'auteur de cette tuerie.
La ville de Mora abrite le quartier général du premier secteur de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale mobilisée contre Boko Haram.
L'armée camerounaise est déployée dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun pour lutter contre les incursions récurrentes des combattants du groupe jihadiste nigérian.
Depuis 2014, date à laquelle le Cameroun a commencé à lutter contre Boko Haram, ce groupe a tué "2.000 civils et militaires" et enlevé "un millier de personnes" dans l'extrême-nord du pays, selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG).