Une nouvelle audience opposant les habitants du quartier Doualare II à Garoua, à trois militaires appartenant au corps de l’armée de l’air, s’est déroulée le 4 mai dernier au tribunal militaire. Celleci était consacrée à l’audition des témoins de la défense et se sont les trois principaux accusés qui vont témoigner pour leur propre compte.
Ils sont poursuivi devant le tribunal militaire de Garoua depuis plus d’un an pour les faits de «vol avec port d’arme à feu, blessures, destruction, violation de domicile en coaction, violation de consigne, utilisation irrégulière d’une arme à feu de dotation». Ainsi, la soldate de 2ème classe Sinda Madeleine, les caporaux Ali Abba et Djanabou Issa se sont succédé devant la barre pour délivrer chacun, sa version des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 12 décembre 2014.
Madeleine Sinda est la première à s’être présentée devant le juge. L’accusée, qui nie en bloc toutes les accusations portées contre elle, affirme qu’elle se trouvait dans la soirée du 12 décembre 2014 à son domicile. Après son service, selon son témoignage, elle s’est rendue à son domicile où elle s’est installée devant son petit écran.
Pour appuyer son argument, elle a affirmé que sa voisine lui tenait compagnie ce jour, et peut venir témoigner devant la barre. Rendezvous a été pris pour le 1er juin 2016. Le caporal Ali Abba, quant à lui, a signifié au tribunal qu’il s’est rendu à la mosquée ce soir et après la prière, il a directement regagné son domicile.
Au passage, comme sa co-accusée, il nie tout en bloc et affirme même devant le juge n’avoir pas été au courant que des militaires avaient effectué une descente punitive à Galbidjé. Selon son témoignage, c’est le lendemain qu’il sera au courant du décès de son camarade d’armes Tatiotsop, décès qui est à l’origine de la descente des militaires à Doualare II. Le caporal Djanabou Issa est également resté dans la même logique que ses deux co-accusés. Le soir du déroulement des faits, elle dit avoir terminé sa garde et regagné immédiatement son domicile.
Indiquant aux juges au passage qu’elle ne connait même pas le quartier de Galbidjé qui abrite pourtant la base aérienne d’où serait partie les militaires, et le quartier Doualare, voisin de ce quartier. Le soir du 12 décembre 2014, elle affirme s’être rendue à son domicile et avoir eu une conversation avec sa voisine avant de se poster devant le petit écran pour regarder les «séries» jusqu’aux environs de 23 h. Rendez-vous a été pris le 1er juin pour la comparution de ladite voisine.