Les riverains des zones à risque s’attendaient à une montée des eaux, mais pas de pareille ampleur.
La forte pluie qui s’est abattue dans la nuit de vendredi à samedi a surpris tout le monde. Notamment les populations installées dans les zones à risque comme Ngangué, Makepe Missoke, Bilongue, Logbessou et autres.
Conscients de l’environnement dans lequel ils vivent, de nombreux riverains avaient initié un train de mesures spéciales, comme à chaque saison de pluies. Notamment surélever leur entrée à l’aide de pierres, mettre sur pied un système de poulie pour élever meubles et autres possessions à la maison, etc.
Marianne T. et sa famille habitent Makepe-Missoke. Leur domicile est situé à proximité de la rivière N’gongue. Comme leurs voisins, ils ont surmonté lits, ustensiles de cuisine et autres à l’aide de grosses pierres. Le chef de famille a construit une échelle servant à regagner le lit... Joséphine D., son mari et ses enfants vivent à Pk 13, non loin du drain qui menace les habitations.
Leur maison se trouve au fond d’une vallée, comme beaucoup d’autres. Entre juillet et août, ils optent habituellement entre deux solutions : déménager ou bloquer les eaux à l’aide des sacs de sable.
La forte pluie du week-end a pris de court tout ce beau monde, dont la famille de Joséphine. Pour éviter le pire, cette mère de famille a décidé d’envoyer ses enfants en vacances un peu plus tôt que prévu. Si une autre forte pluie tombe encore ces jours-ci, les membres de la famille restés sur place vont juste protéger le mobilier à l’aide de bâches et iront trouver refuge en famille, ailleurs. Séraphin M., lui, n’a pas où aller pour l’instant.
Son système de poulie est le seul moyen qu’il a d’adoucir la morsure des inondations. Chaque fauteuil a sa corde, il suffit juste tirer. « Je ne peux pas me reloger pour le moment, en attendant de trouver mieux je suis un peu obligé d’utiliser ce système pour faire faces aux inondations », dit-il.
Il n’est donc pas facile, le quotidien des personnes des quartiers à risque. Mais curieusement, les constructions se poursuivent çà et là, dans des endroits où l’eau a du mal à se frayer un chemin, où il n’y a pas de système de canalisation… Vivement que les déguerpissements prescrits par l’autorité administrative commencent.