Frappés d'une interdiction de 10 ans d'exercer toute activité liée au football, Jérôme Kome Max, Nseke Adolphe et Owona Gaspard contestent la décision et saisissent la commission d'éthique de la FECAFOOT.
Une nouvelle crise institutionnelle se profile dans le football camerounais. Les présidents de trois clubs de renom, récemment sanctionnés d'une suspension de longue durée, viennent de saisir officiellement la commission d'éthique de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).
Jérôme Kome Max (Dragon de Yaoundé), Nseke Adolphe (Aigle de Moungo) et Owona Gaspard (Renaissance de Ngoumou), frappés d'une interdiction de dix ans d'exercer toute activité liée au football, contestent la procédure ayant conduit à leur mise à l'écart. Leur principal grief : l'absence de communication des motifs détaillés ayant justifié cette lourde sanction.
Dans un courrier adressé à la commission d'éthique de l'instance dirigeante du football camerounais, les trois dirigeants expriment clairement leur incompréhension : « Par la présente requête, j'ai l'honneur de venir très respectueusement auprès de votre auguste organe juridictionnel solliciter la mise à disposition de la sentence rendue dans l'affaire citée en objet de même qu'exprimer mon intention de diriger un recours à l'encontre de la même décision », peut-on lire dans la correspondance.
Cette initiative marque vraisemblablement le début d'un long bras de fer juridique entre les dirigeants sanctionnés et la FECAFOOT. En sollicitant la communication de la sentence complète, les présidents de clubs semblent préparer minutieusement leur défense en vue d'un éventuel recours.
La mention explicite de "l'intention de diriger un recours" dans leur correspondance laisse peu de place au doute quant à leur détermination à contester cette décision qu'ils jugent manifestement disproportionnée.
Cette suspension de dix ans, si elle était confirmée, aurait des répercussions considérables sur la gestion et l'avenir des trois clubs concernés. Le Dragon de Yaoundé, l'Aigle de Moungo et la Renaissance de Ngoumou se retrouveraient privés de leurs dirigeants historiques pour une durée particulièrement longue.
Pour rappel, ces trois présidents figurent parmi les personnalités influentes du football camerounais, connus pour leurs positions souvent critiques vis-à-vis de la gouvernance actuelle de la FECAFOOT.
Cette affaire survient dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions au sein du football camerounais. Entre les performances en demi-teinte des Lions Indomptables dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les récentes déclarations du sélectionneur Marc Brys appelant à l'intervention du Président Paul Biya pour apaiser les tensions avec la FECAFOOT, et maintenant cette crise institutionnelle impliquant trois clubs historiques, le football camerounais traverse une période particulièrement agitée.
La balle est désormais dans le camp de la commission d'éthique de la FECAFOOT, qui devra décider si elle accède à la demande des présidents suspendus en leur communiquant l'intégralité de la sentence et ses motivations.