Assemblée nationale: Ménage sur fond de chasse aux sorcières
Interpellé par le Cabinet civil sur l’inflation des nominations « payées ? ! » au secrétariat général de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril a cru devoir remettre de l’ordre. Mais en fait, tout ce cirque n’a pas masqué une chasse aux sorcières diantrement engagée contre son ancien Sg Gaston Komba.
Dans le cadre de l’organisation du défilé du 20 mai 2022, le Cabinet civil de la présidence de la République a demandé à l’Assemblée nationale de lui fournir une liste des cadres ayant jusqu’au rang de directeur pour dresser des invitations pour le défilé du boulevard du 20 mai. La liste dressée à cet effet a fait tiquer le protocole d’Etat, lorsqu’on s’est rendu compte que cette institution comptait déjà une quarantaine de postes de chargés de mission, une vingtaine de conseillers techniques, près de 93 chargés d’études, 225 chargés d’études assistants, plus de 300 chefs de bureau. D Sans compter les postes de directeurs, sous directeurs et chefs de bureau normalement prévus par l’organigramme. Du coup, au Cabinet civil, l’on a été obligé de taper sur les doigts du Pan. C’est ainsi que le Pan va, le 10 juin 2022, signer une décision limitant à 5 le nombre de conseillers techniques et à 20 celui de chargés de mission. S’agissant des chargés d’étude, répartis dans les différents services, l’on culmine désormais à 40, tandis que celui de chargés d’études assistants, plafonne à 60.
L’on se serait arrêté à ce niveau qu’on aurait applaudi des 2 mains encore que ces différents postes de responsabilité sont dans un état de sureffectifs criard au secrétariat général de l’Assemblée nationale depuis le départ de l’ancien secrétaire général. Seulement, en lisant entre les lignes la fameuse décision du Pan du 10 juin, l’on se rend vite compte qu’on est là en pleine séance de vaudou. De la poudre de perlimpinpin versée aux yeux de l’opinion. En effet, la décision est diluée par les paragraphes qui suivent le tableau limitant les postes de responsabilité qui précisent par exemple que « désormais, toute nomination à un poste de responsabilité non opérationnel au secrétariat général de l’Assemblée nationale, doit scrupuleusement respecter les effectifs fixés dans les tableaux. En conséquence, les nominations intervenant en violation des effectifs seront considérées comme nulles et de nul effet et ne procureront aucun avantage à leurs bénéficiaires. » Plus grave, ladite décision indique que les responsables nommés antérieurement au 10 juin restent en fonction et conservent les avantages acquis. Avantages acquis signifient donc que rien n’a changé au niveau des charges qui font planer sur l’A.N., de grosses difficultés financières en vue.
Dans la foulée, le Pan va signer une autre décision le même jour qui consacre le limogeage de l’épouse de l’ancien Sg de son poste de conseiller technique. L’astuce ici est d’avoir utilisé son nom de jeune fille pour ne pas ameuter l’opinion qui parle déjà d’une chasse aux sorcières. Mais, il n’a échappé à personne que cette dame cumule près de 30 ans d’Assemblée nationale, qu’elle travaille à l’Assemblée nationale longtemps avant même que son époux ne soit élu député et que, au regard de sa formation pointue à l’administration parlementaire, Odile Komba méritait mieux, bien avant même la nomination de son époux comme Sg de l’A.N.. Plus grave, la décision ne mentionne pas si elle a été relevée de ses fonctions ou alors elle a tout simplement été chassée. Affaire à suivre.