Le 16 juillet dernier, Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du département du Mfoundi, a pris une décision controversée en ordonnant l'expulsion des citoyens indociles de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Cette mesure, perçue comme une atteinte aux libertés publiques, a suscité une vive indignation parmi la population.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, est intervenu pour recadrer le préfet par le biais d’un communiqué officiel. Sadi a souligné que les libertés publiques sont garanties par la constitution camerounaise et que toute restriction doit être justifiée et proportionnée.
Dans une tentative de justifier sa décision, Emmanuel Mariel Djikdent a accordé une interview à Cameroon Tribune, expliquant que son arrêté visait à prévenir le désordre. Cependant, cette justification n’a pas apaisé les critiques. Le journal Emergence a rapporté que Djikdent est sous le feu des critiques depuis la publication de son arrêté, et qu’il semble s’enfoncer davantage dans la controverse.
Face à cette situation, le gouvernement a clairement pris ses distances. René Emmanuel Sadi a rappelé que l’exercice du droit à la liberté doit être responsable et respectueux des lois, désavouant ainsi la mesure du préfet. Le quotidien Mutations a titré « Le préfet confiné », illustrant le recul de Djikdent après l’intervention gouvernementale.
Cette affaire a pris une dimension politique, certains médias liant cette mesure à la préparation des élections présidentielles de 2025. Le journal Le Messager a qualifié l’arrêté de « provocateur », soulignant que Djikdent limite le séjour à Yaoundé pour ceux qui ne respectent pas une certaine conduite politique et civile.
La société civile et les leaders politiques ont vivement réagi, accusant le préfet de « jouer avec le feu ». Le journal L'Activateur s’est interrogé sur les conséquences de cette décision pour la carrière de Djikdent, rappelant que l’arrêté préfectoral est juridiquement nul selon les exégètes du droit.