URGENT : Paul Biya ordonne la suppression des lignes budgétaires 65 et 94

Paul Biya 25 Paul Biya

Tue, 22 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans une décision qui marque un tournant majeur dans la gestion des finances publiques camerounaises, le président Paul Biya a ordonné la suppression pure et simple des controversées lignes budgétaires 65 et 94. Ces lignes, véritables angles morts de la dépense publique au Cameroun depuis des décennies, vont être remplacées par des dotations pour dépenses accidentelles et imprévisibles, strictement plafonnées à 10% des crédits du budget de l'État.

Cette décision présidentielle, qui acte définitivement la fin d'un système budgétaire longtemps décrié par les observateurs économiques et les partenaires techniques et financiers, intervient dans un contexte de crise des finances publiques et de forte pression sociale.

L'ère des "petits zomloa" - ces faveurs budgétaires distribuées sans critères transparents - semble définitivement révolue. Les deux lignes budgétaires représentaient un montant colossal de 500 milliards de FCFA par an, soit près de 10% du budget national, alimentant un système clientéliste qui gangrenait l'administration publique camerounaise.

La ligne 65, dédiée aux "interventions de l'État en fonctionnement" et dotée d'environ 400 milliards de FCFA annuellement, servait notamment à financer des missions fictives, des ordres de mission dépassant les normes réglementaires et des évacuations sanitaires douteuses. La ligne 94, consacrée aux "interventions en investissements" avec 95 milliards de FCFA par an, souffrait d'une opacité totale sur les critères de sélection des projets et l'identité des bénéficiaires.

Cette suppression intervient après l'audit ordonné par le chef de l'État sur les dix dernières années (2010-2021), portant sur un montant global estimé à 5000 milliards de FCFA. Plus de 1790 fonctionnaires et agents de l'État ont été convoqués au ministère des Finances dans le cadre de cet exercice de transparence sans précédent.

La nouvelle architecture budgétaire, limitant les dépenses imprévisibles à 10% du budget national, constitue une révolution dans la gestion des finances publiques camerounaises. Cette réforme répond aux exigences de transparence des institutions de Bretton Woods et s'inscrit dans la perspective d'un assainissement durable des finances publiques.

Paradoxalement, malgré les sommes colossales en jeu, ces lignes budgétaires n'ont jamais eu d'impact palpable sur l'économie locale ni sur le quotidien des Camerounais ordinaires. Les fonds étaient principalement détournés vers des dépenses somptuaires, des investissements fantômes ou des projets sans retombées économiques tangibles.

Cette suppression devrait permettre une meilleure allocation des ressources publiques vers des secteurs prioritaires comme l'éducation, la santé et les infrastructures de base, longtemps négligés au profit de ces dépenses opaques.

La mise en œuvre de cette réforme soulève néanmoins plusieurs défis. Comment assurer une transition en douceur pour les nombreux bénéficiaires de ces lignes ? Quelle sera la nouvelle procédure pour traiter les véritables dépenses imprévisibles de l'État ? Le nouveau plafond de 10% sera-t-il suffisant pour faire face aux urgences budgétaires ?

Les prochains mois seront cruciaux pour mesurer l'effectivité de cette réforme et sa capacité à transformer durablement la gouvernance financière du Cameroun. Cette décision présidentielle, saluée par les observateurs comme un pas vers plus de transparence, devra faire ses preuves sur le terrain pour convaincre une opinion publique échaudée par des décennies de mauvaise gouvernance.

La suppression des lignes 65 et 94 marque ainsi la fin d'une époque dans la gestion des finances publiques camerounaises et ouvre, du moins sur le papier, une nouvelle ère de rigueur budgétaire.

Source: www.camerounweb.com