L'émoi est toujours total, au Cameroun après l'assassinat tragique de Martinez Zogo. Journalistes, syndicats des journalistes, éditeurs de presse, gouvernement, s’indignent contre la barbarie commise sur l’homme de médias. Presque tout le monde est monté au créneau pour dénoncer cet acte odieux.
Plus encore d'autres ont peur pour leur vie. Pour le Syndicat national des journalistes du Cameroun, l’acte est inacceptable et « c’est pas admissible, inacceptable que les journalistes puissent travailler avec une épée de Damoclès sur la tête, parce qu’il faudra faire attention à ce qu’on dit, à ce qu’on pense, jusqu’à ce qu’on arrive à des décès comme celui-là où le gouvernement ne donne aucune information pendant quatre jours, ce n’est pas acceptable (…) On n’a pas besoin d’ôter la vie à un journaliste pour affirmer sa suprématie. C’est inacceptable, on ne va pas rester muet face à cette ligne de trop qui a été franchie ».
Car en effet, après Martinez Zogo d'autres journalistes se réveillent, dorment, marchent avec la peur au ventre. C'est l'exemple du confrère Paul Chouta qui a été désigné par l'opinion comme une cible potentielle des assassins de Martinez Zogo.
Pour la Fédération des éditeurs de presse, le gouvernement est coupable. « FEDIPRESSE tient le gouvernement Camerounais, sa justice et son Parlement pour responsables de cette atmosphère de « Far West » qui ne laisse désormais plus de place ni au respect de la loi, ni à la protection des droits basiques de la personne humaine, ni à l’exercice de la liberté la plus élémentaire, celle de s’informer et de savoir », a écrit le président de Fedipresse, le journaliste et DP du quotidien le Jour Haman Mana.
Martinez Zogo de son vrai nom Mbani Zogo Arsène Salomon, n’avait pas sa langue dans poche. Il dénonçait la corruption et le détournement des deniers publics en citant les noms des personnalités haut placées à l’antenne. C'est aussi le cas d'autres journalistes parmi lesquels Paul Chouta.
Pour Boris Bertolt, une liste de noms a été envoyée au gouvernement en vue de leur protection. Il apparait que sur cette liste se trouve Paul Chouta qui a d'ailleurs été pris en filature par un agent des renseignements d'après Michel Biem Tong dans cette vidéo en dessous.