Le dimanche 24 novembre 2024, une opération militaire menée par l’armée camerounaise à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, a abouti à la neutralisation du redouté chef séparatiste des Forces de défense d’Ambazonie (ADF), connu sous le nom de « Général Weapon ». Son adjoint, surnommé « Colonel Mami », a également été tué lors de cette embuscade.
L'armée a frappé une première fois à Nchualam, dans le quartier Mankon-Bamenda, où les deux combattants se trouvaient. Quelques minutes plus tard, après que d'autres éléments séparatistes se sont rassemblés pour enterrer leurs camarades, les forces gouvernementales ont lancé une seconde offensive, éliminant trois autres combattants. L’opération a permis aux soldats de récupérer deux véhicules Prado, initialement saisis par les séparatistes et utilisés dans leurs activités militaires à Bamenda.
Capo Daniel, ancien chef de la défense des ADF, aujourd'hui dissident, a confirmé la mort du « Général Weapon » dans un message sur les réseaux sociaux. « Nous vous apportons une très triste nouvelle ce dimanche. Le Général Weapon de la brigade ADF de Bamenda a été tué », a-t-il écrit. Ce message, largement partagé, a relancé les discussions sur l’intensité du conflit anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2017.
Capo Daniel a profité de l’occasion pour rappeler les nombreuses exactions commises par le défunt chef séparatiste, l’accusant d’avoir infligé de terribles souffrances à la population locale. Selon lui, le « Général Weapon » était impliqué dans plusieurs atrocités, notamment des incendies criminels à la direction des impôts de Bamenda, des enlèvements contre rançon, des extorsions de fonds sous prétexte de « l’impôt de libération » ainsi que des vols à main armée.
Basé à Alabukam, le « Général Weapon » avait instauré un climat de terreur à Bamenda, ciblant autant les civils que les entreprises locales. Son groupe de combattants séparatistes avait notamment bloqué l’axe routier reliant Bamenda à Mbengwi, contraignant les habitants à emprunter des routes de brousse dangereuses pour se rendre à Bali-Nyonga et d’autres villes environnantes.
Cette neutralisation de haut profil marque un tournant significatif dans la lutte contre les groupes séparatistes armés qui continuent de semer la terreur dans les régions anglophones du Cameroun. Toutefois, malgré la mort du « Général Weapon », ni les ADF ni l'Ambazonia Governing Council (AGoVC), la branche politique du mouvement séparatiste, n’ont officiellement réagi à la perte de l’un de leurs chefs les plus en vue.