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Tue, 2 Jun 2020
Depuis plusieurs semaines, des rumeurs persistantes font état d'une probable révision de la constitution camerounaise en vue d'une succession "monarchique" à la tête du pays. Soutenus par les opposants au régime de Yaoundé, cette thèse vient d'être confirmée par le Père Ludovic Lado.
En effet, dans un post sur sa page Facebook, 'l'Homme de Dieu' précise que l'Assemblée nationale, nouvelle constitutée et ayant à sa tête son éternel président Cavaye Yéguié, se prépare à procéder à une révision constitutionnelle en vue de préparer la succession du président de la République Paul Biya en cas de vacance du pouvoir."L’AN monocolore se prépare à tripatouiller la Constitution pour le dauphin de Lopaire. Veillez!" a-t-il déclaré.
Cette nouvelle sortie de ce prêtre connu pour ses positions à l'égard du régime Biya coïncide avec le discours du président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le Prof Maurice Kamto. Dans son message, le principal opposant à Paul Biya a mis la puce à l'oreille à ses partisans.
«Mes chers compatriotes, récemment encore dans mon adresse du 19 mai 2020. J’ai attiré votre attention sur les manœuvres visant à organiser la succession de gré à gré à la tête de notre pays, je puis vous dire aujourd’hui que les choses se précisent. Les artisans du gré à gré sont plus que jamais à l’œuvre. Par ce biais, ils veulent accélérer le cours de l’histoire à leurs fins, aux mépris de toutes les règles démocratiques, de l’évolution du pouvoir, et des souffrances du peuple camerounais. Je voulais dire, de vos souffrances», a déclaré Maurice Kamto avant de préciser que ce plan que les proches du président de la République seraient en train de mettre en place ne passera pas. "Qu’il soit clair pour tous, nous n’accepterons jamais aucune forme de succession de gré à gré à la tête de l’État. Nous nous dresserons contre toute manipulation, même constitutionnelle, tendant à l’accession à la fonction suprême par les moyens autres qu’électifs" précise-t-il.
Succession de Biya : un proche de Kamto déballe tout sur la sale mission de la France
Dans son adresse à la nation du 1er juin 2020, le président du MRC a évoqué l’implication des pays étrangers dans la préparation de la succession de Paul Biya. Maurice Kamto avait déclaré que « ceux qui ne veulent pas d’alternance par la voie démocratique dans notre pays sont à l’œuvre et prêts à franchir toutes les bornes, avec l’appui de leurs soutiens extérieurs ». Quelques heures après cette déclaration, le professeur Franklin Nyamsi, proche de Maurice Kamto a fait un grand déballage exposant le rôle trouble du gré à gré qui se prépare à la tête du Cameroun.
« J’ai oublié dès le départ de citer le parrain de tout ce système de succession gré à gré. C’est la puissance française. C'est le président de la République française qui parraine l'organisation de toute cette succession de gré à gré à la tête du Cameroun pour une raison toute simple. Les accords économiques et les accords de défense qui lient actuellement le Cameroun et la France sont à l'avantage de la France », déclare le professeur Nyamsi qui avait lancé depuis quelques semaines une pétition pour réclamer le rappel de l’ambassadeur de France au Cameroun. Ce dernier est présenté par une classe politique camerounaise comme le président de fait du pays. Il serait la cheville ouvrière pour la pérennisation de la dictature au Cameroun.
Kamto prêt pour le sacrifice ultime
Maurice Kamto est décidé à en découdre avec le régime de Paul Biya. Dans son message adressé à la nation hier 1er juin 2020, le président du MRC a utilisé un ton ferme et fait de graves révélations. Des pays étrangers selon en train de préparer l’après Biya en collaboration avec le régime en place.
A en croire Maurice Kamto, l’adversaire de Paul Biya à la présidentielle de 2018 et qui réclame toujours sa victoire, le passage en force pour mettre à la tête du Cameroun un président contre le gré de la population passera soit par la modification de la constitution ou l’organisation d’une élection anticipée sans la réforme du système électorale.
« Vous comprenez pourquoi ceux qui ne veulent pas d’alternance par la voie démocratique dans notre pays sont à l’œuvre et prêts à franchir toutes les bornes, avec l’appui de leurs soutiens extérieurs. Tout cela est en train de se dérouler sous vos yeux. Je vous alerte afin que nul n’en ignore, ni aujourd’hui ni plus tard. Nous sommes rendus à un tournant de notre histoire. Il s’agit de ces moments où chaque peuple doit trouver au fond de lui le ressort et le sursaut indispensable pour choisir le cours de son destin. Par notre vigilance collective et notre sens du devoir patriotique, nous devons épargner à notre pays un nouveau désastre de presqu’un demi-siècle qu’on lui prépare à travers l’usurpation du pouvoir », a déclaré Maurice Kamto.
Avant cette sortie officielle du président du MRC, plusieurs proches de Maurice Kamto accusaient déjà l’ambassadeur de France au Cameroun Christophe Guilhou de préparer un succession gré à gré au Cameroun. Le prof Nyamsi a d’ailleurs une pétition pour le rappel de ce diplomate très controversé. Pour certains analystes, le président du MRC fait certainement référence à la France qui soutenu le régime Biya pendant ses 38 ans de règne sans partage marqué par des assassinats massifs au Nord-Ouest et au Sud-Ouest du Cameroun.
Maurice Kamto est conscient, la fin du régime Biya sera difficile. En dehors des militants du parti qui sont déjà en détention, il peut avoir d’autres arrestations et même des morts. Mais le président du MRC appelle les Camerounais à faire le bon choix et à prendre en main leur destin face au régime quarantenaire de Biya.
« Les tortures, les emprisonnements arbitraires et les humiliations, nous les connaissons déjà ! Quinze d’entre nous, dont le premier Vice-Président du MRC, Mamadou Yacouba Mota, sont encore en prison. Et si la mort doit venir pour cette cause, qu’elle vienne ! », prévient Maurice Kamto.
Source: www.camerounweb.com