URGENT: la situation est très grave, le patron de la Gendarmerie sort de son trout

Gallax Etoga Image illustrative

Thu, 13 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans un courrier urgent, le secrétaire d’État à la Gendarmerie nationale dénonce l’interprétation « abusive » d’une mesure suspendant certains contrôles, et rappelle la séparation des rôles entre forces de l’ordre et agents du ministère des Transports.

Un courrier interne du secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé de la Gendarmerie nationale, adressé au ministre des Transports et dont Jeune Afrique a obtenu copie, révèle des tensions persistantes au sein de l’appareil sécuritaire camerounais en cette période post-électorale. Le document, classé « très urgent », met en garde contre les « troubles à l’ordre public » que pourrait engendrer une mesure récente du ministère des Transports (MINT), interprétée par certains syndicalistes comme une « suppression des contrôles répressifs » sur les routes.

La mesure, annoncée lors d’une concertation le 4 novembre 2025 entre le MINT et les leaders des syndicats de transport, visait initialement à apaiser les tensions avec les routiers, qui dénonçaient les tracasseries et les contrôles abusifs. Mais selon le secrétaire d’État à la Gendarmerie, elle a été détournée de son objet : « Certains syndicalistes, par incompréhension ou par malveillance, répandent l’idée selon laquelle le Ministère des Transports a interdit la présence de toute unité des Forces de Maintien de l’Ordre sur les axes routiers. »

Le courrier fait état de « tensions déjà enregistrées » avec des unités de la Gendarmerie, certains camionneurs refusant désormais « de se soumettre au moindre contrôle de sécurité » ou tentant de s’exonérer du respect du Code de la route. Face à ce risque, le secrétaire d’État a demandé une « clarification urgente » auprès des syndicats, afin d’éviter « la survenue de troubles en cette période sensible ».

En attendant, la Gendarmerie affirme avoir pris des mesures pour adapter son dispositif : suspension des verbalisations et de certains contrôles documentaires, renforcement des patrouilles de surveillance et des escortes de camions, ainsi que la mise en place de mécanismes de règlement des litiges en temps réel.

Au-delà de la crise actuelle, le courrier révèle aussi un contentieux plus ancien concernant la répartition des compétences entre le MINT et les forces de l’ordre. Le secrétaire d’État rappelle que, « selon les Très Hautes Instructions permanentes du président de la République », la répression des infractions routières relève exclusivement des forces de sécurité (Gendarmerie et Sûreté nationale), tandis que le MINT est chargé de la prévention et de la sensibilisation.

Or, « à date, il est observé que les agents du Ministère des Transports débordent sur le domaine de compétence des Forces de Maintien de l’Ordre », en effectuant des contrôles routiers répressifs, ce qui crée une « réelle confusion » chez les usagers.

Pour mettre fin à ces empiètements, le secrétaire d’État propose que les matériels de contrôle routier actuellement détenus par le MINT soient rétrocédés à la Gendarmerie, comme cela avait été le cas en 2012. Les agents des Transports pourraient, quant à eux, se recentrer sur le contrôle technique des bus et la prévention dans les gares routières.

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