Ces derniers jours, le Cameroun est agité par des rumeurs concernant un remaniement ministériel imminent. Les spéculations ont pris de l'ampleur après la visite de Franck Biya sur le site de la tragédie de Mbankolo. Sa présence a suscité des discussions sur une possible nomination du fils du Président dans le prochain gouvernement.
Depuis l'élection présidentielle de 2018, l'attente d'un remaniement ministériel était forte, mais de multiples annulations et reports sans explications claires ont laissé le public dans l'expectative. Les interprétations divergent : certains suggèrent que le Président Paul Biya ne dirige plus réellement le pays, tandis que d'autres évoquent des luttes de pouvoir internes empêchant la formation d'un nouveau gouvernement.
Selon le journaliste Boris Bertolt, une date précise circule désormais : le 6 novembre marquerait l'annonce tant attendue. Bertolt évoque également la possibilité que Franck Biya assume un rôle au sein du gouvernement, potentiellement en tant que Ministre de la Défense. Bien que non confirmé officiellement, Franck Biya s'est imposé comme un conseiller clé de son père, souvent consulté sur les questions cruciales. Ses missions d'évaluation sur le terrain, notamment après les récentes inondations à Mbankolo, ont alimenté les spéculations sur son rôle politique émergent.
Cependant, la question fondamentale demeure : Franck Biya entrera-t-il dans l'arène politique maintenant ou plus tard ? Certains conseillers estiment que le moment est opportun. Sa nomination potentielle pourrait également retarder la formation d'un nouveau gouvernement. Si Franck Biya est effectivement nommé Ministre de la Défense, cela marquerait une rupture avec la tradition, car ce poste était jusqu'à présent occupé par des ministres délégués. Cette décision pourrait être interprétée comme une tentative du Président Paul Biya de suivre une trajectoire politique similaire à celle d'Ali Bongo, qui a occupé le poste de Ministre de la Défense avant d'accéder à la présidence au Gabon.
Pourtant, cette stratégie n'a pas toujours été couronnée de succès. Des voix de l'opposition, notamment du principal parti d'opposition, le MRC, se sont déjà élevées contre cette idée. Selon Albert Dzongang, "le plus grand cadeau que Paul Biya pourrait faire à l'avenir de la démocratie au Cameroun est de ne pas essayer d'être succédé par son fils."
Les spéculations autour d'un remaniement gouvernemental et de l'entrée éventuelle de Franck Biya au gouvernement suscitent de profondes interrogations au Cameroun. Si ces rumeurs se concrétisent, elles pourraient marquer un tournant majeur dans la politique camerounaise. Seul le temps dira si Franck Biya suivra les traces d'Ali Bongo ou s'il empruntera un chemin différent. Le pays attend avec impatience, et à mesure que le 6 novembre approche, l'anticipation et l'incertitude deviennent palpables.