Quelques temps après la disparition de Martinez Zogo, la Rédaction de Camerounweb a dépêché une équipe sur le terrain qui après recoupement a souligné que le journaliste avait été enlevé devant une Gendarmerie. Cette information a été confirmée par d’autres sources dans la foulée. Selon les informations du lanceur d’alerte Boris Bertolt, le Commandant de cette Gendarmerie est passé aux aveux.
« Le commandant de la gendarmerie où Martinez Zogo a foncé dit avoir entendu un bruit. Il était à l’étage malade sous perfusion. Il a ouvert la fenêtre a regardé à travers le rideau n’a rien vu. Referme la fenêtre et est retourné prendre sa perfusion », a publié le lanceur d’alerte Boris Bertolt
Voici les images de la fameuse gendarmerie qui a fermé ses portes à Martinez Zogo
Voilà déjà une semaine que le monde a appris l’assassinat effroyable de Martinez Zogo. Le journaliste camerounais avait été enlevé le 17 janvier 2023, ensuite son corps a été retrouvé le 22 janvier 2023 à Soa, une banlieue de Yaoundé.
Avant d'être kidnappé, le directeur de la chaine de radio Amplitude FM avait été pris en filature par des inconnus. En sentant le danger venir et pour se protéger, il a tenté de trouver refuge au poste de gendarmerie de Nkol-Nkondi (Abattoir Etoudi).
Mais bizarrement, ses portes étaient fermées, et selon le témoignage d’une riveraine qui avait suivie de près la scène, les gendarmes n’ont pas bougé le petit doigt pour venir en aide au journaliste.
« Il est quitté là-bas en bas à la gendarmerie avec la voiture, comme le portail était fermée, il a dosé le portail avec la voiture. Maintenant les gens qui le suivaient ont aussi pris le même virage. Comme le portail était fermé, sa voiture est retourné ça a fait la marche arrière, ça a dosé la voiture qui le suivait. Il est donc sorti de sa voiture pour monter à la gendarmerie, les gens qui le suivait l’ont donc attrapé, il a crié « Au secours aidez-moi ils veulent m’assassiner ».
Personne ne bougeait, même les gendarmes-là ne bougeaient pas. On l’a attrapé le mettre dans la voiture et partir avec lui. La voiture qui l’a emmené était une Prado de couleur noire. Quand ils l’ont arrêté, ils l’ont électrocuté avec un machin qu’ils ont mis sur son cou. Après on l’a porté et mettre dans la voiture et partir avec lui. C’est quatre personnes qui sont descendues pour l’attraper et mettre dans la voiture… », témoigne-t-elle.
Cette inaction de la gendarmerie a suscité des inquiétudes quant à leur engagement en faveur de la protection des droits fondamentaux, tel que la liberté de presse.
Certains se demandent comment une gendarmerie située en pleine rue n’a pas pu porter secours au journaliste ? Quoi qu’il en soit, l’enquête suit son cours pour faire la lumière sur cette injustice.