Une crise sans précédent secoue la Cameroon Radio Television (CRTV). Plusieurs employés de la chaîne nationale de télévision camerounaise ont décidé de porter leur différend devant les tribunaux, dénonçant ce qu'ils qualifient de violations systématiques de leurs droits.
Le climat social au sein de la CRTV se dégrade de jour en jour. Des sources internes révèlent une multiplication des départs de journalistes vers d'autres horizons professionnels, à la recherche de conditions de travail plus favorables. Cette hémorragie de talents intervient dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre l'administration et le personnel.
Au cœur des griefs, les employés dénoncent des affectations qu'ils jugent "abusives et fantaisistes". Plus préoccupant encore, ces décisions seraient prises sans consultation préalable de la direction générale, court-circuitant même l'autorité du Directeur Général Charles Ndongo.
La situation prend une tournure encore plus dramatique avec la révélation de cas d'employés gravement malades qui auraient vu leurs salaires suspendus ces derniers mois. Ces mesures, qualifiées de punitives par les concernés, ont particulièrement choqué au sein de l'entreprise.
Les plaignants n'hésitent pas à employer des termes forts pour décrire leur situation. Ils affirment être victimes d'un "acharnement" et dénoncent des pratiques discriminatoires à caractère tribal, des accusations particulièrement graves dans le contexte camerounais.
Face à cette situation, plusieurs employés ont décidé de porter l'affaire devant les tribunaux. Cette démarche judiciaire, inhabituelle dans le secteur public camerounais, témoigne de l'exaspération du personnel et de l'échec apparent des voies de dialogue interne.
Cette crise intervient à un moment critique pour l'audiovisuel public camerounais, déjà confronté à une concurrence accrue des médias privés et internationaux. Les départs réguliers de journalistes expérimentés posent la question de la capacité de la CRTV à maintenir la qualité de ses programmes et à remplir ses missions de service public.
L'issue de cette procédure judiciaire pourrait avoir des répercussions importantes non seulement pour la CRTV, mais aussi pour l'ensemble du secteur audiovisuel public au Cameroun.