Un 'Capitaine' déferré au Tribunal militaire de Douala

36772 Militaire231213300 Photo d'archive utilisée juste a titre d'illustration

Thu, 17 Nov 2016 Source: camer.be

Neba Emmanuel Tikum a été déferré au parquet du Tribunal militaire de Douala, entre autres pour fraude foncière, faux en écriture, usurpation de titre et port dangereux d’arme à feu au préjudice des populations de Bonendalè I et II.

Neba Emmanuel Tikum a été extrait mercredi de sa cellule de la 2ème Région de gendarmerie, puis déferré au parquet du Tribunal militaire de Douala. Il y avait été placé en garde à vue le 25 octobre 2016 à l’issue d’une audition du suspect et de ses contradicteurs par le Colonel Louba Zal, qui a bouclé l’instruction des premières plaintes.

Devant le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Douala où ont été transmis les dossiers à sa charge, Sieur Neba est accusé d’atteinte à la propriété foncière en coaction avec au moins sept complices, faux en écriture privée ou de commerce, usurpation d’uniforme et de décoration, usurpation de titre, port illégal d’arme à feu, port dangereux d’arme à feu, menaces simples et menaces sous condition. Soit au total huit chefs d’accusation.

Dans la plainte déposée chez le commandant de la 2ème Région de gendarmerie le 26 octobre, le chef de la collectivité de Bonandalè I, Emmanuel Ndoumbè, les notables Jacques Lobè Ewanè, François Eboumbou et Jean Belle Bebe, ainsi que le Prince Njoya Mama, représentant des victimes des ventes frauduleuses de terres, brossent le profil d’un homme hautain qui « sans complaisance, se livre sans foi ni loi à des ventes frauduleuses de terrain, sur la base des documents, titres et signatures contrefaits et/ou imités, si ce n’est se prévaloir de sa légitimité foncière sur les parcelles cédées », d’une part, et d’autre part, « usurpe à dessein les uniformes, fonctions et titres de sous-préfet, capitaine d’armée marine, officier supérieur de gendarmerie, portant des armes, des menottes et des radios émetteurs (…).

Toutes choses qui  se trouvent extraordinairement validées par toutes les autorités administratives et judiciaires de Bonabéri ». Le 25 octobre, le Colonel commandant de la Deuxième Région de Gendarmerie a été saisi par les notables de ladite collectivité villageoise et deux représentants des victimes.

Dans leur requête aux fins d’intervention, dénonciation de corruption et fraude foncière, ils dénoncent les exactions perpétrées au préjudice des riverains par Sieur Neba et ses complices, parfois avec la bénédiction déplorable « des agents assermentés des services des Cadastres et du Domaine ».

Il aurait ainsi vendu à plusieurs personnes des immeubles bâtis ou non, d’une superficie de 11 hectares 2046 m2, non sans causer quelquefois des troubles à l’ordre public et à la paix sociale selon les plaignants. La superficie totale du village est de 192 ha 28 a 25 ca. La communauté a obtenu ces terres par leur immatriculation directe sur le titre foncier n° 12204/W.

23 plaintes, plus de 33 victimes

Aucune procédure engagée jusque-là à Bonabéri n’avait prospéré. « Neba Emmanuel Tikum a été interpelé par les éléments de la force de l’ordre, notamment le commissaire central n°3 de Bonabéri, la Brigade territoriale de Bonabéri II et la Sécurité militaire (Semil), qui l’ont même déshabillé, mais nous sommes désagréablement surpris qu’il soit toujours en circulation, sans être inquiété », écrivent les plaignants.

Sur la base de ces charges, la 2ème Région de gendarmerie, en synchronisation avec les plaignants, a mis le grappin sur le principal accusé le 25 octobre alors qu’il honorait à une convocation à la Compagnie de gendarmerie de Bonabéri, pour une autre affaire de fraude foncière l’opposant à une cliente à qui il aurait extorqué 5,5 millions F Cfa.

Lors de son interpellation, Neba était en possession d’un pistolet automatique de calibre 9 dont il se servait pour tenir en respect ses 33 victimes provisoirement enregistrées à ce stade, dont 23 dépositaires d’une plainte.

Source: camer.be