En pleine guerre contre Boko Haram, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun a perdu de manière dramatique, deux de ses valeureux hommes en tenue. Il s’agit de Ousmaila Sagou, Commissaire spécial de Dabanga et Hassan Adam, inspecteur de police principal retraité. Ils ont été assassinés et leur corps jetés dans une localité camerounaise frontalière avec le Nigeria.
Le mystère plane encore sur les circonstances et les auteurs de ces crimes. L’on sait que les deux officiers étaient portés disparus depuis le 04 janvier 2016. Des indiscrétions avaient laissé croire à un enlèvement piloté par les membres de Boko Haram, le groupe terroriste islamiste d’origine nigériane. Dans un communiqué publié dans la soirée d’hier lundi 25 janvier 2016, Issa Tchiroma, le ministre de la Communication et porte parole du Gouvernement, confirme la thèse du kidnapping, mais ne pointe pas le doigt sur Boko Haram.
«Le Ministre de la Communication informe l’opinion publique nationale et internationale que les corps sans vie de l’officier de police principal Ousmaila Sagou chef de poste frontière de la sûreté nationale à Dabanga et de l’inspecteur de police principale retraité Hassan Dam, tous deux enlevés le 04 janvier 2016 entre la localité de Capo et Dabanga, ont été retrouvés le dimanche 24 janvier 2016 à trois kilomètres de la frontière avec le Nigeria et ramenés au Cameroun» indique le porte parole du gouvernement qui affirme dans la foulée que les deux hommes en tenue ont été lâchement assassinés. «Le Ministre de la Communication assure les familles des disparus, au nom du chef de l’Etat, de ce que les enquêtes sont en cours pour élucider les circonstances de ces assassinats, d’appréhender leurs auteurs et de les traduire devant la justice» promet Issa Tchiroma.
Cette version du Gouvernement, à savoir l’enlèvement et l’assassinat par des inconnus des policiers Ousmaila Sagou et Adam Hassan, est mise en doute par certains leaders d’opinion de la partie septentrionale du Cameroun. Ils accusent les pouvoirs publics de vouloir masquer ses forfaitures. Quelques jours après la disparition du Commissaire spécial de Dabanga, certains journaux avaient annoncé dans certaines cellules à Yaoundé l’officier Ousmaila Sagou, placé sous haute surveillance par le gouvernement camerounais qui le soupçonnerait d’être un collabo de Boko Haram. Info ou intox ? On espère que la vérité éclatera un jour !