Un Haut cadre du SDF balance tout après la mort de John FRU NDI dans une interview exclusive

L’hiérarque du Social Democratic Front pose un regard sur l’état de santé de ce parti depuis la mort de John FRU NDI et sur les échéances électorales annoncées. C’est ce que DR LOUIS-MARIE KAKDEU, 2e VICE-PRÉSIDENT NATIONAL DU SOCIAL DEMOCRATIC FRONT indique dans une interview accordée à Terre Promise

PH - Depuis l’élection du nouvel exécutif du SDF, comment se porte le parti ?



Dr Louis-Marie KAKDEU : Le nouvel exécutif a conclu le tour des 10 régions du pays le 6 mai 2024 par le Sud, ce qui n’était pas arrivé depuis plus d’une décennie. Si les élections venaient à avoir lieu d’ici juin 2024, alors le SDF serait présent exactement dans 317 circonscriptions, ce qui est 8 fois mieux qu’en 2020. Le SDF est redevenu un parti national. On peut donc dire qu’après quelques années de passage à vide, le SDF est de retour, transformé et plus déterminé que jamais.

TPH : De plus en plus, des manœuvres de dissidences sont signalées dans le SDF. Est-ce une préoccupation pour l’exécutif du parti ?



Dr L.M. KAKDEU : Depuis l’autoexclusion de 27 de nos camarades dont seulement 5 membres du NEC (bureau exécutif national qui comprenait à l’époque 89 membres), il n’y a plus eu de démission enregistrée au niveau national. Nous avons menacé de poursuivre les faux-militants au tribunal, TPH - Depuis l’élection du nouvel exécutif du SDF, comment se porte le parti ? ce qui nous a permis de comprendre qu’ils étaient manipulés et qu’on leur avait promis une récompense pour se déclarer du SDF. La preuve évidente de la manipulation est que les en-têtes utilisés par les supposés démissionnaires contiennent encore nos anciens logos.

TPH : Un nouveau parti, le SDP est en cours de création, avec pour siège Bamenda. Avez-vous des appréhensions sur l’avènement de ce parti dans ce qui était considéré comme l’un des plus grands fiefs du SDF ?



Dr L.M. KAKDEU : Nous avions vu circuler dans les réseaux sociaux une tentative de dupliquer le nom de notre parti annoncée par le ministre de l’Administration territoriale qui a pris le soin de répondre à un curieux dépôt de dossier de création d’un parti politique. L’histoire nous dit que ce n’est pas la première fois qu’il y a eu ce genre de tentative. On avait eu un Social Democratic Forum qui avait disparu sans glaner une seule voix au Social Democratic Front. Pour le moment, nos camarades du Nord-ouest restent concentrés sur leur stratégie victorieuse face à nos adversaires qui ont déjà peur de notre retour.

TPH : Des voix s’élèvent pour soutenir les alliances politiques que le ministère de l’Administration territoriale a considérées comme illégales. Quel est le regard du SDF sur ce fait politique ?



Dr L.M. KAKDEU : La mutualisation en politique n’est pas du tout illégale. Notre argument est que l’on ne donne pas la liste des onze entrants d’une équipe de football à un an de la compétition. Le classement des titulaires du match ne se fait qu’à la veille du match puisqu’il peut y avoir des blessés ou des joueurs en méforme. L’opposition partirait avec plus de chances d’échouer si elle faisait son classement à présent sans se rassurer de la forme que ses joueurs auront le jour-J. Le SDF pense que tous les acteurs doivent participer aux entraînements jusqu’à la convocation du corps électoral. En ce moment-là, on verra avec qui l’on pourrait former une équipe gagnante.

TPH : Sans l’honorable Jean Michel NINTCHEU dans le Wouri, le SDF pourra-t-il encore compter sur cette circonscription politique pour les municipales et les législatives ?



DR L.M. KAKDEU : L’orientation d’une certaine opinion camerounaise voudrait que l’on parle des individus au lieu de parler des instituions. Comment veut-on faire dans ce pays comme si les individus étaient au-dessus des institutions ? Toutefois, dans l’actualité politique, j’entends les gens poser la question autrement : Sans le SDF, l’honorable pourrait-il encore se faire élire ? J’entends tellement de choses qui se disent et qui ne sont pas rassurante pour lui. Je peux simplement dire que le Wouri Est reste un fief imprenable du SDF et les candidats n’ont jamais manqué à Douala. Pour le reste, je voudrais aussi signaler que ce sont les bons résultats aux élections municipales qui font gagner les législatives et non l’inverse.