Un an après sa disparition, l'église catholique envoie un message à Christian Tumi

Le Cardinal Tumi a été mis à l’honneur

Sun, 29 May 2022 Source: www.camerounweb.com

• Christian Wiyghan Tumi est mort il y a un an

• L’église catholique se souvient toujours de lui

• Une messe a été dite en son nom



Le Cardinal Tumi a été mis à l’honneur vendredi le 27 mai 2022, à l’occasion de la célébration d’une messe pontificale à la cathédrale de Douala.

Une messe sainte a été célébrée à la cathédrale pour marquer le premier anniversaire de la mort de l’archevêque émérite de Douala, Son éminence Christian Wiyghan Tumi.

Christian Wiyghan Tumi, né le 15 octobre 1930 à Kikaikelaki au Cameroun britannique, est mort le 03 avril 2021 à Douala. Il est un Cardinal camerounais, successivement évêque de Yagoua (1979-1982), archevêque coadjuteur puis archevêque de Garoua (1982-1991) et archevêque de Douala (1991-2009).

Les hommes passent mais leurs œuvres restent. L’église catholique romaine se souvient toujours des œuvres du Cardinal Christian Wiyghan Tumi, un an après sa mort : « Il a marqué la vie de millions de Camerounais et on se souviendra de lui pour les efforts inlassables et désintéressés qu’il a investis même à un âge avancé pour la paix », a laissé entendre un fidèle catholique de l’archidiocèse de Douala.

La messe a été célébrée par Monseigneur Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala. Par ailleurs, des concerts et des conférences de musique religieuse ont été organisés pour honorer l’événement.

27 ans après son assassinat, le Père le plus instruit du Cameroun refait surface

Vincent-Sosthène Fouda-Essomba, né le 20 décembre 1972 à Yaoundé au Cameroun, est un journaliste, écrivain, politologue et homme politique. Il a un grand regret : la mort d’Engelbert Mveng ajouté au fait qu’il soit compétemment tombé dans l’oubli. Né le 09 mai 1930, Engelbert Mveng est un prêtre jésuite camerounais, auteur dans les domaines de l’art, l’histoire, l’anthropologie et la théologie. Il est décédé le 22 avril 1995 à Yaoundé.

Vincent-Sosthène Fouda-Essomba a publié un message sur Facebook dans lequel il revient sur Engelbert Mveng : « Celui que le monde entier nous enviait, nous l’avons tué », écrit-il. L’intégralité de sa publication.

Engelberg Mveng aurait 92 ans aujourd’hui. Passé l’émotion que suscita son assassinat, avec une mobilisation sans précédente de l’intelligentsia camerounaise soutenue par l’Afrique toute entière, le soufflé est retombé et la mémoire se ruine. Celles et ceux qui tuent ont la vertu de la patience. Chaque jour qui passe efface dans la mémoire collective celui qu’on a étranglé dans sa résidence de Nkol-Afene le 27 avril 1995.

Pas un colloque, pas une ligne dans la presse, pas une stèle y compris dans les institutions dans lesquelles il dispensa le savoir. Le souvenir est une histoire générationnelle. Jean Marc Ela, Louis Paul Ngongo, Senghor ne sont plus de ce monde. Hebga, le confrère Jésuite qui dit l’homélie le jour de ses funérailles, Mgr Jean Zoa qui obligea le représentant personnel du chef de l’Etat à garder sa médaille en poche, sont aussi partis.

La jeunesse camerounaise est en quête du pain quotidien et n’a donc pas le temps du soupir, pour les assassins ce silence assourdissant n’est que du pain bénit. Et juste retour des choses dans l’effacement de la mémoire ! Dépouiller un peuple de sa mémoire et vous l’avez en esclavage pour toujours.

Engelberg Mveng fut un homme entier. Il a exploré quasiment tous les domaines du connaissable, les philosophies de l’existence, la phénoménologie, l’herméneutique, la psychanalyse, la linguistique, l’exégèse biblique, la politique, la poétique, la théorie littéraire, l’épistémologie, la philosophie analytique, les théories de la justice ou l’histoire, la théologie n’ayant esquivé aucune confrontation avec les grandes pensées du siècle, je reste persuadé que son long questionnement fasse surface un jour pour attester de sa vivacité et de son pouvoir heuristique.

Théologien de l’écoute et du dialogue, lecteur par excellence, qui s’est nourri des plus grandes œuvres et les a nourries – Aristote, Jaspers et Husserl, Spinoza et Kierkegaard, Hegel, Freud, Marx et Nietzsche, Gadamer, Austin, Habermas, Arendt, Heidegger, Lévi-Strauss, Patočka, Levinas, Rawls… – Paul Ricœur s’est durablement confronté à l’Afrique pour lui restituer son âme volée au point de devenir le Père de la théologie de la libération.

Il y a deux ans, le Jésuite Camille Mukoso dans Vatican New, reprenait cette interrogation centrale de Engelberg Mveng : « L’Afrique en devenant chrétienne prolonge-t-elle son expérience religieuse pour son accomplissement historique et son propre dépassement ? Le christianisme, en devenant africain, continue-t-il aussi sa propre expérience religieuse pour son accomplissement historique et son propre dépassement ? » la question se pose encore aujourd’hui avec plus d’exigence de réflexion avant l’exigence de réponse.

Engelberg Mveng a quitté notre monde avant l’irruption des réseaux sociaux, je vois de la malice dans ses yeux. Il avait été envoyé en Algérie par le Cameroun afin de suivre devant un écran télé le premier pas de l’homme sur la lune, il en demeura émerveillé toute sa vie. Alors nous tentons fébrilement de lui donner un visage dans les réseaux sociaux, un visage accessible à nos enfants. Joyeux anniversaire Engelberg.

Source: www.camerounweb.com