C'est encore un autre scandale qui secoue l'ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) après celui des élections passées. En effet, des médecins de l'ordre dénoncent une « tentative de repechage» d’un candidat non eligible. Erwin T. revient sur une rencontre tenue hier avec les acteurs. Voici ce qu'il faut retenir.
La réunion convoquée hier à la Primature viserait selon des médecins à adopter une stratégie ou un plan pour remettre en selle un candidat non éligible après le toilettage des listes électorales. Malheureusement, dans la corporation, l’on se dit déterminé à ne pas accepter cette forfaiture.
Ce qui n’était donc qu’une rumeur semble se confirmer : En effet, 06 médecins seniors, la commissaire aux comptes, la trésorière de l’ONMC sont convoqués à une réunion demain mercredi au premier ministère dans le cadre de la plateforme d’échange mise en place par le Pm devant mener à l' Assemblée générale de l’Ordre des Médecins.
Alors que les précédentes rencontres de cette plateforme d’échanges se tenaient en présence de tous les 07 candidats à la Présidence de l’Ordre, la réunion de demain ne se tiendra qu’en présence des responsables de la primature, du Minsanté et des 06 médecins conviés. Du coup, les médecins soupçonnent à raison quelques obscures manœuvres initiées par ceux qui depuis plusieurs mois torpillent le processus électoral à l’Ordre des médecins en voulant imposer à tout prix un candidat. C’est ainsi qu'un médecin Gynécologue en service à Garoua ne passe pas par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il considère comme une ultime « opération de repêchage du candidat Essomba » exclu de la liste électorale.
Le Pr Noel Essomba fait partie des 638 médecins éliminés des listes électorales après le travail de toilettage fait par le Commissaire aux comptes et la trésorière suivant sous les auspices de la plateforme d’échange mise en place par le PM suivant les instructions du chef de l’Etat. Pourquoi une telle prévenance à son égard au point de convoquer toute une réunion pour l'entendre ? S’interrogent alors des médecins.
A cette question, notre source gynécologue donne une réponse : " On voudrait imposer un candidat qui ne répond pas aux critères basiques et n'est en rien un modèle en matière d'éthique et de déontologie" Déclare fou de colère le praticien avant d'énumérer 03 raisons essentielles pour lesquelles le Pr Noël Essomba ne saurait être éligible à la présidence de l'ONMC:
1) Les incompatibilités "
« Notre confrère est 3eme adjoint au Maire à Douala 1er. Or selon les textes sur les collectivités territoriales décentralisée au Cameroun, ce poste est incompatible avec toute autre fonction élective. A date, il n'a pas démissionné de ce poste de 3 ème adjoint au maire"
2) Violations des dispositions du code déontologie et autres....
"Nos textes, que ce soit la loi Août 1990, son décret d'application de juillet 1992, et même le code de déontologie adopté en juin 2022, le disqualifient totalement du jeu électoral au sein du Conseil l'Ordre: Il aurait fallu qu'il soit Membre du Conseil sortant, et qu'il ait RÉGULIÈREMENT payé toutes ses cotisations depuis son inscription à l'Ordre (article 98 du code de déontologie) Explique le gynécologue qui dit avoir " des documents qui indiquent qu'en 2012, le Pr Essomba cumulait 09 années d'arriérés de cotisation pour lesquelles il va faire une avance de 100.000 FCFA sur les 240.000 FCFA dûs. Le 05 Décembre 2022, dans le but de participer à l’Ag, il va verser dans les caisses de l’Ordre la somme de 273 600 fcfa, représentant encore les arriérés de 2013 à 2022.
3) entraves à l'éthique et à la déontologie
"Notre confrère qui se bat becs et ongles pour présider aux destinées de l'ONMC est un anti modèle, sur le plan de l'éthique, et de la déontologie, un " mauvais exemple pour les jeunes médecins. Quel message voudrait-il passer en refusant systématiquement de payer ses cotisations , ou ne le faisant que par contrainte? Il est inadmissible que ce " vieux médecin", en 20 ans de pratique n'ait payé que 2 fois ses cotisations. Son message ne peut qu'être : Faites comme moi, ne payez pas vos cotisations..." Conclut de manière sybiline notre gynécologue.
Comme on peut le constater, après quelques mois d’accalmie, et alors que les médecins rêvaient déjà d’un processus électoral transparent et équitable comme l’a recommandé le chef de l’Etat au PM, voilà les vieux démons des immixtions qui reviennent au galop. L’objectif semble le même : Imposer un candidat qui ne remplit les conditions d'éligibilité requise par la loi. Dans tous les cas, des médecins interrogés sont furieux et n'entendent pas se laisser faire " Nous attendons la publication officielle des listes électorales. Nous savons que la Commissaire aux comptes et la trésorière ont déjà bouclé ce travail de toilettage en expurgeant les 638 électeurs à problème. Nous n'accepterons pas de tripatouillages, et nous allons encore saisir le chef de l'État si jamais ce qui se sursurre où se murmure là est vrai..." Affirme un médecin, à Bertoua.