La colère du ministre des Finances Alamine Ousmane Mey contre la directrice générale des Douanes Minette Libom Li Likeng fait craindre un « syndrome Elecam », c’est-à-dire un gel des activités et davantage de souffrances pour les plus faibles. Selon le journal Le Messager de ce jeudi 23 juillet 2015, soixante-cinq jeunes diplômés de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), sections Douanes, broient du noir car « la note de service portant leur affectation, s’est retrouvée dans la batterie de celles signées le 03 juin 2015 par le directeur général des Douanes ; des textes qui ont été rapportés et suspendus par le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey pour non respect des procédures ».
Recrutés le 12 novembre dernier à la Fonction publique après « une année de galère », ces 65 jeunes diplômés de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature sont mis à la disposition de la direction générale des Douanes qui s’emploie à les disperser dans des postes de travail.
Cependant, note le journal, « dans la foulée des affectations de ces jeunes fonctionnaires, appelés à appliquer ce qu’ils ont appris, il y a les décisions signées toujours de la DG des Douanes, mais celles-ci portant nomination de certains cadres déjà en fonction ».
C’est cette décision qui suscitera le courroux du ministre des Finances car la décision de procéder à des nominations ne relève pas de la compétence du directeur général des Douanes.
Le journal s’interroge toutefois sur les proportions prises par ce recadrage ministériel : « Si la décision d’Alamine Ousmane Mey d’annuler les nominations a permis de rétablir le respect des prérogatives ministérielles, de restaurer son autorité et l’orthodoxie, ne faut-il pas percevoir beaucoup de sévérité et d’amalgame dans la décision du ministre des Finances, portant suspension des affectations des jeunes diplômés ? (…) Le ministre a-t-il voulu définitivement régler ses comptes en humiliant le Dg des Douanes ? »
Pour les jeunes qui ont repris le chemin de la rue, le préjudice causé par l’indignation du ministre des Finances a brisé de nombreuses trajectoires, conclut le journal.