Un directeur d’école accusé de vol

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Mon, 15 Jun 2015 Source: L’Oeil du Sahel

Il a été pris en possession de 30 sachets de farine offerts par l’ONG Counterpart.

Le 4 juin 2015, aux environs de 14h, le chef de Garoua- Windé, l’ardo Hamadama, surprend un homme portant sur sa moto un sac bleu. Le porteur du sac est en provenance de l’école publique de Garoua-Windé, localité située à 5 km du centre ville de la capitale régionale du Nord.

Le jeune chef se met aussitôt à sa poursuite avec sa moto et le rattrape au niveau de l’antenne Crtv-Nord. Il somme ce dernier de dévoiler le contenu de son sac. Celui-ci refuse de s’exécuter. Sur ces entrefaites, un maître de cette école, un certain Théophile, arrive et supplie en vain le chef de laisser l’affaire.

Malgré les propositions financières alléchantes qui lui sont faite, il refuse de céder. Pour lever toute équivoque, le chef fait appel au sous-préfet de Garoua 1er Saidouna Ali, et au commandant de la brigade du quartier Plateau. Une fouille est immédiatement opérée sur le champ.

Résultat, 30 sachets de farine «made in USDA», offerts par l’Ong Counterpart International aux écoles dans le cadre du Programme McGovern-Dole Food For Education (FFE) et destinés aux élèves. 150 écoles de la région du Nord avaient été choisies dans le cadre de ce Programme parmi lesquelles l’école publique de Garoua-Windé.

Les deux hommes sont embarqués par les forces de l’ordre. Vers 17 h, le directeur de l’école publique de Garoua- Windé est appelé à la gendarmerie. Il sera notifié surplace de son arrestation dans le cadre de cette affaire.

Lors de son audition, le maître prénommé Théophile va avouer avoir été commis par le directeur de l’école, Albert Namsou. Ils seront libérés sous caution, après trois jours de détention provisoire dans les cellules de la brigade de gendarmerie du Plateau.

Approché, Albert Namsou reconnaît les faits, mais se défend d’avoir voulu dérober les sachets de farine. «Quand il y a un surplus, je donne souvent quelques sachets aux enseignants et aux cuisiniers. Mais je ne savais pas que le chef me tendait une embuscade puisqu’il en a fait un problème personnel.

Pour le cas du jeudi 4 juin, j’avais décidé de remettre quelques sachets aux maîtresses de l’école maternelle de Garoua-Windé. Ce sont donc celles-ci qui ont dépêché un homme pour aller les récupérer entre les mains du maître Théophile qui est en même temps magasinier de la cantine de Counterpart».

Albert Namsou reconnaît néanmoins qu’il n’est pas autorisé à partager ces produits, sans autorisation préalable de l’ONG. «Counterpart n’a pas porté plainte et ne compte pas le faire.

L’ONG attend d’ailleurs impatiemment le désistement du chef», souligne le directeur de l’école publique de Garoua-Windé. En attendant de voir plus clair dans cette affaire, les trois prévenus sont attendus au parquet le 11 juin 2015.

Source: L’Oeil du Sahel