Depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football qui s’est tenue au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022, un soupçon de détournement plane sur la plateforme logistique de cet événement continental. Officiellement, 89 bus destinés au transport des délégations locales et étrangères étaient introuvables jusqu’au 5 septembre dernier. Cependant, une récente découverte a mis en lumière une partie de ces bus au palais des congrès de Yaoundé.
Sur les 90 bus mis en service lors de cette compétition, seul celui des Lions Indomptables était repérable au siège de la Fécafoot à Tsinga. Les autres véhicules, dont des bus, des minibus, des grosses cylindrées et des pick-up destinés au transport des sélections et des officiels, avaient pris une destination inconnue après la fin de la compétition.
Il convient de rappeler qu’une centaine de véhicules avait été réceptionnée au port de Douala-Bonabéri le 23 décembre 2021. Parmi eux, figuraient 24 gros porteurs (autobus) de 70 places, floqués aux couleurs de chacune des 24 nations participantes, ainsi que des minibus pour l’encadrement de chaque équipe, des berlines et d’autres véhicules pour les membres du Comité local d’organisation (Cocan) et les délégations de la Confédération africaine de football (Caf).
En plus de ces véhicules, la Task force, logée au secrétariat général à la présidence de la République, avait également été dotée de plusieurs véhicules de 35 places ainsi que des minibus de 18 places. Malheureusement, ces véhicules n’ont pas été retrouvés et leur destination finale reste inconnue.
Cette situation soulève des interrogations quant à la gestion des ressources allouées à l’acquisition des véhicules de la Can et à la destination finale de ces véhicules qui ne relèvent pas de la sphère privée, encore moins du secret d’État. Il est nécessaire qu’un inventaire complet soit établi afin de clarifier cette affaire de détournement présumé.
Il est essentiel que les autorités compétentes prennent des mesures appropriées pour enquêter sur cette affaire et rendre des comptes à la population. Le peuple camerounais a le droit de savoir ce qui est arrivé à ces véhicules et si des actes répréhensibles ont été commis. La transparence et la responsabilité sont des principes fondamentaux qui doivent être respectés dans la gestion des fonds publics.
Il est temps que les responsables de cette affaire rendent des comptes et que des mesures soient prises pour prévenir de tels incidents à l’avenir. La confiance du peuple camerounais envers ses dirigeants en dépend.