L’affaire qui se déroule au Tribunal de première Instance de Bonanjo-Douala oppose T. Donfack, agent de l’ Etat en service au Contrôle financier à Douala à Mlle Marie N., 28 ans, étudiante en comptabilité et finance à l’Université de Douala .
Le 14 juin 2014 à l’ouverture de la première audience, Marie N. a expliqué au juge les circonstances dans lesquelles elle a été violée.
Le 03 juillet 2014, alors qu’elle rentrait de l’école, la jeune étudiante rencontre en chemin pour la première fois T. Donfack qui l’invite à prendre un pot. Une proposition qu’elle repousse gentiment. En effet, Marie N. est plus préoccupée d’aller résoudre le problème lié à la fermeture de la boutique que tient sa maman du côté de Ndokotti. T. Donfack qui se présente à l’étudiante comme un ancien agent des impôts détaché au Contrôle Financier, propose de l’aider.
Après quelques civilités, ils s’échangent néanmoins les contacts téléphoniques. T. Donfack a le temps de vérifier. Malheureusement, elle ne peut être jointe. Son téléphone se trouve être en panne en ce moment. Elle prend elle-même l’initiative d’appeler T. Donfack qui lui donne rendez-vous le 07 juillet 2014 dans l’après midi à son lieu de travail derrière la poste centrale de Bonanjo. Marie N. y arrive autour de 15h 30mn. L’heure à laquelle le service est supposé être arrêté et pendant laquelle les dernières personnes vident leurs bureaux. En gentleman, T. Donfack descend du premier niveau où se trouvent ses bureaux pour accueillir la demoiselle dont la présence est annoncée à la guérite par le vigile.
Selon l’exposé de Marie N., pendant qu’ils étaient installés dans le bureau de T. Donfack, ce dernier aurait profité du calme qui régnait dans les lieux une heure après le départ de ses collègues pour la séquestrer sexuellement. Elle est appuyée contre la table. Le bras tordu à l’arrière et le tibia coincé par son pied gauche. Ainsi massée, la jeune étudiante est sans force devant son costaud bourreau d’environs 1m 90 et à peu près 90 kg. Elle crie sans succès. Sa jupe est rudement soulevée et elle est par la suite pénétrée.
«Je lui ai demandé au moins de se protéger, il n’a même pas voulu m’écouter », déclare la demoiselle qui fonde en sanglot devant le juge.
Sortie des griffes de son présumé bourreau, Marie N. se rend le même jour pour se faire examiner à l’Hôpital de district de Nylon-Tergal, non loin de sa zone d’habitation, suite à quoi les traces du sperme sont retrouvées dans son vagin d’après le certificat médical établi pour la circonstance et lu pendant l’audience. Il lui est demandé de revenir trois mois après pour son test Vih déclaré heureusement pour elle négatif. Mais, traumatisée par ce qui vient de lui arriver, elle en parle à un de ses anciens professeurs de lycée. Plus tard à son père, constitué en témoin, qui aurait constaté au préalable un changement dans le comportement chez sa fille. « De nature vaillante, elle est devenue subitement timorée », déclare-t-il à l’audience.
Tous les deux l’aident à retrouver T. Donfack . Elle dépose une plainte le 28 juillet 2014 au commissariat Central n° 1 de Douala où il est entendu pour la première fois le 30 juillet 2014 suite à un mandat d’amener après une cavale et plusieurs convocations pour lesquelles il ne s’est jamais présentées. Elle décide par la suite de saisir le tribunal face au comportement quelque peu indigne et véreux du fonctionnaire de la police chargé de suivre l’enquête pour le compte dudit commissariat.
Entendu à son tour avec ses deux témoins dont le vigile et un de ses collègues, T. Donfack nie en bloc tous les faits racontés. Il dit être l’objet d’un chantage de la part de Marie N. Il déclare devant le juge qu’elle serait sa copine avec qui il avait une relation permanente et qu’il l’aurait longtemps entretenu sur le plan financier pour tous ses problèmes d’existence. Pour avoir décidé de mettre fin à leur relation suite au comportement irrévérencieux de cette dernière il serait victime de toutes ses manœuvres tendant à le nuire.
Une position qu’il maintient mordicus malgré les questions quelque peu embarrassantes de l’avocat de la partie civile. L’affaire a été renvoyée au 12 juillet 2016 pour le début de plaidoiries.