Détenu à la prison militaire depuis plus d’un un an, il reconnait avoir torturé deux jeunes conducteurs de motos dans les cellules du SED à Yaoundé.
Depuis le 1er juin 2016, le maréchal de logis-chef Lazare Leroy Dang Mbah est incarcéré à la prison militaire de Yaoundé. L’homme en tenue reconnait avoir exercé des violences et torturé à mort dans les cellules du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED), le nommé Moussa Mounpain, conducteur de moto décédé, nous apprend l’hebdomadaire Kalara du lundi 19 juin 2017.
La scène s’est déroulée au mois de mars de l’année dernière. D’après l’acte d’accusation, M. Dang Mbah a déclaré avoir surpris dans la nuit du 24 au 25 mars 2016, trois individus parmi lesquels le défunt dans des « positions suspectes » aux alentours de son domicile au quartier Obili à Yaoundé. Il n’a pu interpeller que le défunt et Temfack Valery, témoin de l’accusation, qu’il a trainé de force au SED, son lieu de service. Après les avoir molestés, les deux hommes ont ensuite été copieusement bastonnés, peut-on lire dans le journal.
« Il a placé ses victimes sous un robinet pour les mouiller en les ruant de coups », dénonce un collègue de gendarmerie qui indique que le prévenu n’a ouvert aucune enquête, une fois les jeunes arrivés au SED. Après le décès du jeune conducteur de moto à l’hôpital central de Yaoundé, l’autopsie révèle que la victime a trouvé la mort suites aux coups qui lui ont été administrés par le mis en cause. En effet, le décès a été « causé par l’œdème aigu du poumon sur l’hémorragie intracrânienne survenue au cours de sévices corporels », précise ladite autopsie.
Dans le procès public dont il fait l’objet depuis lors, l’incriminé plaide coupable des faits mis à sa charge, notamment coup mortel et la violation de consignes. Par ailleurs, des sources révèlent que le SED avait octroyé deux millions FCFA à la famille du défunt pour l’organisation de ses obsèques.