Au Cameroun, la vie d’un journaliste qui enquête ou d’un citoyen "révolté", compte pour du beurre.
Magnus Biaga, journaliste et directeur de publication du quotidien privé « Emergence », paraissant à Yaoundé, vient d’être menacé de mort, pour avoir traité du sujet sur le départ du chef de l’Etat, Paul Biya, 83 ans dont bientôt 34 au pouvoir.
Pour avoir traité de l’immunité du président de la République, dont le départ est de plus en plus exigé par de nombreux camerounais, le journaliste et directeur de publication du quotidien privé « Emergence », s’est vu menacer de mort par Paul Atanga Nji, ministre chargé de Mission à la présidence de la République, secrétaire permanent du Conseil de sécurité national et responsable dans la section Rdpc de la Mezam I, (Nord-Ouest).
Approché par KOACI, le journaliste dit avoir été menacé dans le bureau du ministre de la Communication, en présence des responsables sécuritaires. Il cite respectivement, le patron de la police et le Commandant de la légion du Centre. Francis Tantah et Martin Fossoua, ont assisté aux menaces de mort, proférées par Paul Atanga Nji, contre le journaliste.
Le ministre de la Communication, que nous avons joint ce matin, pour avoir sa version, n’a pas abordé le sujet, en disant simplement qu’il était occupé par ses hautes fonctions administratives.
Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est sous la pression d’un membre du gouvernement.
Plusieurs journalistes camerounais, sous pression, ou en conflit avec des personnalités, font parfois l’objet de poursuites, de condamnations ou de suspension d’exercice de la profession.
En 2010, le journaliste Bibi Ngota, directeur de publication de «Cameroun Express », trouvait la mort en prison, suite à un conflit, avec Laurent Esso, l’actuel le ministre de la Justice.