Une affaire de location impayée vient de secouer le secteur immobilier de la capitale camerounaise. Un ressortissant de la diaspora, communément appelé "mbenguiste" au Cameroun, aurait quitté précipitamment un appartement meublé à Yaoundé, laissant derrière lui une dette d'un million de francs CFA.
Selon le témoignage du gérant de l'établissement, qui a préféré garder l'anonymat, le locataire, identifié sous le nom de Sanjon Guy Albert, était venu au Cameroun pour un séjour de deux semaines. "Ce monsieur est venu au Cameroun pour un court séjour et a choisi l'un de nos appartements meublés ici à Yaoundé," explique le gérant visiblement désemparé.
D'après les informations recueillies, le montant total de la location s'élevait à 1.350.000 FCFA. Le locataire n'aurait versé qu'une avance de 350.000 FCFA avant de disparaître sans laisser de traces.
"Il a profité de mon absence le dimanche 11 mai pour fuir de l'immeuble sans avoir réglé le reste de sa facture s'élevant à 1.000.000 FCFA !", déplore le gérant qui se retrouve aujourd'hui dans une situation financière délicate. Ce départ précipité semble avoir été minutieusement planifié, le fugitif ayant choisi un jour où la surveillance était réduite pour mettre son plan à exécution.
Ce type d'incident n'est malheureusement pas isolé dans le secteur de l'immobilier au Cameroun. Plusieurs professionnels du secteur rapportent des cas similaires impliquant des personnes venues de l'étranger qui profitent de la confiance des propriétaires ou gérants pour disparaître sans honorer leurs engagements.
"Nous sommes confrontés à un véritable dilemme. D'un côté, nous voulons offrir un accueil chaleureux à nos compatriotes de la diaspora, mais de l'autre, nous devons nous protéger contre ces comportements malhonnêtes", confie un autre propriétaire d'appartements meublés à Yaoundé.
Cette affaire soulève la question des garanties exigées par les bailleurs. Dans de nombreux cas, les propriétaires ou gérants se contentent d'avances modestes, parfois par solidarité envers des compatriotes venus de l'étranger ou par empressement à conclure une location.
Les experts du secteur immobilier recommandent pourtant de mettre en place des procédures plus strictes, comme l'exigence de cautions substantielles ou la photocopie des documents d'identité, voire la signature de contrats formels même pour des séjours courts.
Le gérant lésé a indiqué avoir déposé une plainte auprès des autorités compétentes, mais les chances de retrouver le débiteur semblent minces, ce dernier ayant probablement déjà quitté le territoire camerounais.