Un nouveau scandale financier secoue le Cameroun concernant le récent contrat signé pour la modernisation du système d'identification national. Selon des révélations du lanceur d'alerte Boris Bertolt, le projet confié à la société AUGENTIC pour un montant de 96 milliards de FCFA au Cameroun aurait été réalisé pour seulement 8 milliards de FCFA au Kosovo, soit une différence stupéfiante de 88 milliards de FCFA.
Le 13 mai dernier, le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele, a signé un contrat avec le consortium germano-portugais INCM-Augentic pour la mise en place d'un nouveau système d'identification sécuritaire au Cameroun. Ce projet ambitieux prévoit la construction de 68 centres multifonctionnels dans tout le pays et la rénovation de 219 postes d'identification existants.
Bien que le montant exact du contrat n'ait pas été divulgué officiellement, les révélations de Boris Bertolt soulèvent de sérieuses questions sur la transparence et l'utilisation des fonds publics. L'écart considérable entre les coûts au Cameroun et au Kosovo laisse supposer de possibles surfacturations ou des rétrocommissions, au détriment du contribuable camerounais.
Ce contrat s'inscrit dans la continuité d'un précédent accord de 200 millions d'euros (131 milliards de FCFA) signé avec INCM-Augentic pour les passeports biométriques. Les autorités justifient déjà une probable augmentation du coût de la Carte Nationale d'Identité (CNI) par les investissements consentis par les prestataires.
Ces révélations interviennent dans un contexte où de nombreux citoyens camerounais attendent depuis des mois, voire des années, l'obtention de leur CNI, bien au-delà du délai réglementaire de trois mois. Une situation qui avait déjà suscité une campagne de protestation sur les réseaux sociaux.
Face à ces allégations, une enquête approfondie et une transparence totale sur les termes du contrat semblent nécessaires pour restaurer la confiance du public et garantir une gestion responsable des ressources nationales. Le gouvernement camerounais est désormais appelé à s'expliquer sur ces écarts de coûts et à justifier les dépenses engagées dans ce projet d'envergure nationale.