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Un ouvrage sur Boko Haram inscrit au programme scolaire

Livre Boko Haram Le livre «Je suis Kolofata ! Je suis le Cameroun !»

Tue, 16 Aug 2016 Source: cameroon-info.net

«Je suis Kolofata ! Je suis le Cameroun !» est le titre d’un recueil de poèmes rédigé par deux jeunes camerounais, Stéphane de Mégahshi et Lucy. Dans cet ouvrage de 67 pages, ceux-ci dénoncent les atrocités commises par la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun, et au Nigéria en particulier.

La guerre que le Cameroun mène contre la secte islamiste Boko Haram depuis maintenant plusieurs années a déjà fait d’innombrables victimes. Plusieurs familles à travers la partie septentrionale du pays continuent d’en arborer les séquelles. Et d’autres, à en souffrir terriblement. Le Cameroun, pays réputé de paix, voit depuis son intégrité territoriale menacée par des fous qui au nom d’une religion obscurantiste ont décidé de lui faire la peau.

Aux différentes voix qui se sont élevées depuis pour marquer leur indignation face à ces pires atrocités servies par les hommes d’Aboubakar Shekau, il y a celles de deux jeunes poètes camerounais: Stéphane de Mégahshi et Lucy. À travers leur recueil intitulé «Je suis Kolofata ! Je suis le Cameroun !», Ils apportent non sans consistance leur contribution à l’effort de guerre.

Le livre sorti en janvier 2016 est préfacé par le «journaliste de guerre» Éric Benjamin Lamère, en service à la Cameroon Radio television (CRTV). Un recueil de 64 poèmes écrits sur 67 pages. Mélancolie, espoir, vengeance, triomphe… Les sentiments suscités au cours de la lecture de cet ouvrage varient en fonction des textes aussi profonds les uns que les autres. Dans le premier poème intitulé «l’Appel de Fotokol», Stéphane de Megahshi invite chacun de ses compatriotes à se lever pour aller faire échec à l’ennemi. Se lever comme les nationalistes Um Nyobe, Félix Roland Moumie ou l’inspecteur de police Élie Lade, tué le 20 septembre 2015 alors qu’il tentait d’intercepter des bombes humaines qui s’apprêtaient à aller commettre un carnage au marché de Mora.

Le message est clair. Chaque Camerounais est ainsi appelé à apporter sa modeste contribution dans son domaine comme tous les militaires au front d’ailleurs. Seulement, chez le «poète patriote» qu’il est, les armes «ne sont que des mots», semble-t-il se désoler. Mais il se rappelle tout de même qu’il s’agisse entre autres «des mots qui portent la promesse d’une nation» ; «Des mots qui portent l’espérance du verbe de la liberté».

Catharsis

Cameroun: "le label de la paix". Voilà qui peut susciter de l’espoir. «Qu’importe ce que raconte la détonation des bombes, la rafale meurtrière, le label de la paix sera toujours mon champs d’unité, sur les perrons de la République»… Un hommage est pareillement rendu à la femme soldate, aux villes camerounaises et nigérianes qui ont particulièrement fait les frais des affres de Boko Haram. Kolofata, Maroua, Minawao, Borno, Amchidé, Damaturu, Kano, Baga, Jos… qui selon les auteurs méritent amour et attention… Les «vierges» de Chibok ne sont pas en reste. Ces «276 pucelles déshonorées et séquestrées dans la barbe de Shekau»

«Le cri de ces vierges encore résonne dans les méandres des mémoires. Le lymphatique «Bring back our girls» sur la côte des jours a échoué. Il faut briser la carapace de l’oubli ensevelie sous les décombres du temps. Il faut arracher des serres du chaos, ces roses de l’avenir», soutient Lucy.

«Je suis Kolofata ! Je suis le Cameroun ! doit être perçu comme la contribution de ces poètes camerounais à l’effort de guerre. Ils y apportent la puissance des mots dans une démarche cathartique», résume Eric Benjamin Lamère, le préfacier de l’ouvrage. C’est compte tenu de sa «richesse patriotique» que ce livre sorti des Éditions Lupeppo a été inscrit dans le programme scolaire de la classe de cours moyen deuxième année par le Ministère de l’Éducation de base, dès la rentrée prochaine.

Source: cameroon-info.net