Les gendarmes de la brigade territoriale de Bépanda ont été alertés jeudi, après la découverte d’un colis suspect duquel s’écoulait du sang.
Eva a une peur bleue lorsqu’elle reçoit le coup de fil des gendarmes aux premières heures du jeudi 10 octobre 2024. La tenancière de bar est sommée au téléphone de se rendre aussitôt à son point de vente au lieu-dit Deux Cocotiers au quartier Bépanda à Douala, non loin du collège moderne bilingue de la Maturité. Eva apprend des gendarmes qu’un colis suspect a été retrouvé dans la véranda de son bar. Un plastique duquel s’écoule du sang.
Toute tremblante, Eva, qui a fermé son débit de boissons tard la veille, se hâte d’emprunter une moto pour y retourner tôt vers 6h30. Elle y trouve du beau monde et des gendarmes de la brigade territoriale de Bépanda.
« Il y avait une gendarmette avec une arme en forme de bandoulière. Quelques temps après, ses collègues tout aussi armés sont arrivés à bord de leur voiture. J’avais très peur. Un plastique avec du sang trouvé sur mon lieu de vente. Si c’est un enfant ou des organes humains à l’intérieur, c’est que fini pour moi», s’effraie Eva. Ce paquet suspect laisse deviner un trafic humain. Et déjà les commentaires vont bon train dans la foule à propos.
Eva déjà sur place, une gendarmette décide de déballer le mystérieux paquet. Elle découvre, en même temps que toute l’assistance aux aguets, qu’il s’agit d’un placenta. Mais à qui appartient-t-il et comment s’est -t-il retrouvé là ? Des habitants du quartier se souviennent qu’une dame des environs a mis au monde un bébé la veille au centre de santé Les Merveilles, situé non loin. Ils alertent la famille de la nouvelle maman.
Quelques minutes plus tard, une jeune dame fend la foule et avance timidement vers les gendarmes. Elle a le visage couvert de honte. Elle explique que sa sœur aînée a donné naissance la veille à un nouveau-né. Et comme il est de tradition, le placenta lui a été remis. Elle a décidé de faire un arrêt au bar avec le paquet, le temps de célébrer cette naissance autour de bouteilles de bière. Ivre, elle a oublié son paquet en quittant le bar.
La tension dans la foule est retombée après cette mise en lumière des faits. Les habitants du quartier indiquent qu’il a été demandé à la dame imprudente de nettoyer tout ce sang qui a dégouliné à la véranda du débit de boissons avant de récupérer le placenta de sa sœur ainée pour l’inhumer à la maison.
Eva, la tenancière du bar qui craignait de voir son commerce scellé et des enquêtes interminables lui tombées dessus, a pu rouvrir son point de vente. Elle dit avoir retrouvé ses esprits progressivement, au fil de la journée.