Fridolin Nke, enseignant de Philosophie au grade de chargé de cours a été licencié de l’université de Yaoundé 1. La décision de la rupture du contrat a été prise le 11 août 2023 par le Pr. Maurice Aurélien Sosso, le recteur de cette institution universitaire.
Il est reproché à cet enseignant entre autres motifs : d’actes de diffamation, d’injures, d’actes de violence et d’intimidations à l’égard des responsables de l’université et de faute lourdes. Deux autres enseignants de la mère des universités au Cameroun ont été licenciés. Il s’agit de Damaris Mandob épouse Enyegue, assistante à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé I. Elle est accusée d’outrage à l’autorité d’insubordination de calomnie et de Gaston Ndock Ndock chargé de cours dans la même institution universitaire.
Les décisions signées par le recteur de l’université précisent que le ministre de l’Enseignement supérieur, par ailleurs chancelier des Ordres académiques ne s’est pas opposé au licenciement. Le recteur de l’université justifie ces décisions par la nécessité d’assurer un fonctionnement harmonieux et le service public de l’enseignement supérieur, par la nécessité de préserver l’éthique, la déontologie et l’honorabilité universitaires.
Les trois enseignants ont été licenciés après la tenue d’un Conseil de discipline. Une source contactée au rectorat de l’université affirme que le but de ces décisions vise à protéger l’image de l’institution universitaire salie depuis quelques temps par certains enseignants.
« On ne peut pas tolérer qu’un enseignant de l’université se mette à insulter les hautes personnalités de la République sur les réseaux sociaux ou d’autres espaces publics pour régler les comptes. Notre institution compte 1443 enseignants, il était urgent de suspendre trois pour que les autres sachent que l’université n’est pas un lieu où l’on apprend à insulter ou à dénigrer. Etre philosophe ne veut pas dire dénigrer ou tenir les propos abjects sur les responsables d’université et leurs étudiants », explique une source au rectorat.
En ce qui concerne le cas de Fridolin Nke, notre source affirme que ce dernier ne dispense plus les cours depuis au moins un an à l’université de Yaoundé I, mais qu’il percevait toujours son salaire. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, les trois enseignants de l’université suspendus promettent de défendre leur droit même au prix de leur sang. Ils assurent de reprendre le service normalement dès la prochaine rentrée académique. Face à cette sortie jugée comme étant une autre provocation vis-à-vis du recteur, notre source affirme qu’en cas de trouble à l’ordre public au sein de l’université, tous les moyens de droit seront mis en œuvre.
Fridolin Nke que nous avons joint au téléphone n’a pas manqué de qualifier d’illégales les décisions prises par le recteur : « Nous sommes des fonctionnaires, le recteur de l’université n’a pas le droit de nous licencier. Ces décisions sont illégales, nous comptons déployer notre stratégie le moment venu pour faire entendre nos voix », a martelé l’enseignant de philosophie. Un argument que rejette notre source au rectoral qui affirme qu’en cas de faute lourde, un employeur a le pouvoir de résilier à tout moment le contrat avec son employé pour préserver l’image de l’institution.