Dans un contexte de vives tensions politiques au Cameroun, l'opposant et enseignant de philosophie Fridolin Nke a lancé une mise en garde fracassante à l'encontre du pouvoir en place. Invité sur le plateau de l'émission Club d'Élites sur la chaîne Vision 4, il a dénoncé avec virulence les politiques éducatives du régime qui, selon lui, "forment un régiment de chômeurs" susceptible de se retourner contre leurs dirigeants.
"Ce que nous enseignons à nos étudiants c'est de devenir des chômeurs. Le pouvoir n'en prend pas conscience. Mais c'est ce régiment de chômeurs qui va balayer cette société avec ses dirigeants", a lâché M. Nke dans des propos publié par Médiatude.
Un constat amer pour ce professeur de philosophie, qui dit voir dans les bancs de l'université les générations sacrifiées par un système éducatif en totale décrépitude. Système dont il rend responsable le régime du président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Une critique d'autant plus cinglante que le Cameroun, à l'instar d'autres pays d'Afrique, est confronté à un chômage массɩf des jeunes,ulsurьaтeurs de diplôme mais privés de réelles perspectives d'emploi ou de développement personnel. Une jeunesse désœuvrée, explosive et susceptible selon M. Nke de se dresser contre l'ordre établi.
"Ce régiment de chômeurs va balayer cette société avec ses dirigeants", martèle le philosophe, pour sonner la fin de la recréation selon lui d'un pouvoir concentré sur sa survie au détriment de l'avenir de ses jeunes citoyens.
Des propos chocs, aux confins de l'appel insurrectionnel contre lesquels le gouvernement camerounais ne devrait pas tarder à réagir. Ils illustrent en tout cas les fortes craintes que continue de susciter la perspective d'une explosion sociale dans un pays où la colère gronde aussi bien dans les villes que dans les régions en proie à des conflits armés