Les populations riveraines ont pourtant été sommées de libérer les lieux.
A Logbessou, dans l’arrondissement de Douala Ve, des populations vivent depuis plusieurs mois sous la menace d’un ravin qui s’étend à perte de vue.
La dépression d’une profondeur estimée à 15m et qui ne cesse de progresser, cause déjà des dégâts. Une partie de la clôture du domicile de Fulbert Takang, résident du coin a été avalée par ce ravin qui menace de s’attaquer à l’un des murs de son domicile. Allongé sur un canapé dans la salle de séjour, le pied emballé dans du plâtre et le coude bandé, ce dernier croit connaître l’origine de ce gouffre.
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D’après Fulbert Takang, installé depuis 14 ans dans ce quartier, tout part des travaux de bitumage du tronçon reliant les carrefours Pk14 et Logpom, lancés en décembre 2016 par une entreprise chinoise. C’est à la suite desdits travaux, que le ravin s’est peu à peu formé. «Le drain qui recueille les eaux des carrefours Logbessou et Pk14 butte ici. La rigole a été construite sur une distance de 50m. Mais les eaux ont été laissées dans la nature», explique-t-il.
Depuis avril 2017, les eaux ont formé une chute à cet endroit. Face au danger, les populations disent avoir adressé des correspondances à la Communauté urbaine de Douala (Cud). «Des équipes ont été déployées sur le terrain. L'info claire et nette . Elles sont reparties avec des photos. Mais sans suite», déplore un autre riverain.
Suite à une autre correspondance adressée à la Cud, le drain a été rallongé. Mais cette action sera vaine, puisqu’au quartier Minket, où échouent ces eaux parties de l’amont, la terre a déjà englouti plusieurs maisons, obligeant quelques habitants à se retrouver dans la rue. Amélie Tsafack traîne encore les séquelles de cette expulsion.
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«Nous nous sommes installés dans ce quartier au mois de juin 2017. La terre a englouti ma maison au mois de septembre de la même année», se souvient cette femme presqu’abattue. Heureusement, l’on n’a enregistré aucun mort. Dans un communiqué signé le 29 juin dernier, le délégué du gouvernement auprès de la Cud, Fritz Ntonè Ntonè a demandé aux populations se trouvant dans un rayon de 100m autour de la zone d’éboulement de terre, de libérer les lieux. Ce dernier a ainsi décliné la responsabilité de la Cud de tout incident suite au non-respect de cette mise en garde.
Reste que les riverains disent n’avoir pas encore été saisis par la Cud. Entre-temps, depuis quelques semaines, des camions de l’entreprise en charge des travaux de ce tronçon déversent de morceaux de pierres dans le but de freiner l’évolution du ravin.