Il pèse depuis quelques jours sur le recteur de l’Université de Ngaoundéré, le Pr Amvam Zollo Paul Henry une présomption de détournements de deniers publics.
Des informations puisées à bonne source font état d’une tentative de détournement de 70 millions de F CFA. Les fonds puisés dans les caisses de cette université d’Etat étaient destinés à financer les obsèques d’un membre de sa famille décédé il y a quelques jours, a appris Africa Info.
Recteur de cette institution universiatire étatique depuis plus d’une décennie, le professeur Amvam Zollo Paul Henry vient d’ajouter une corde à son arc. De sources dignes de foi, le patron de l’institution des berges du lac Dang, aurait signé des ordres de missions à une dizaine de ses plus proches collaborateurs pour aller assister aux obsèques de sa tante maternelle dans la région du Sud.
Estimés à Soixante-dix millions de FCFA, ces fonds étaient destinés à servir comme moyens de déplacement, de logement et de nutritions de son entourage lors de leur séjour nécrologique dans son village natal.
Les mêmes fonds étaient destinés selon les mêmes sources, à l’achat du cercueil de sa défunte tante. Parmi les bénéficiaires de ces ordres de mission tout à fait spéciaux et surtout bien lourds figurent en bonne place certains membres de sa famille en service à l’Université de N’Gaoundéré.
Entre autres noms des heureux bénéficiaires de cette manne qui circulent dans les couloirs de l’université sous cape, messieurs Grec, chef service des logements, Messina, chef service des logements au centre des œuvres universitaires. On cite aussi Mme Bidjoka en service au vice rectorat en charge des enseignements et du développement des TIC et M Ndongo en service au cabinet du recteur.
Malheureusement pour Mme Bidjoka et M Ndongo, l’agent comptable aurait catégoriquement refusé de valider leurs ordres de mission.
De sources introduites, l’agent comptable Baiva MalaMadi aurait jugé inacceptable la demande formulée par le recteur. Malgré l’insistance de ces « missionnaires d’un autre genre », il a été intransigeant.
Dans les services centraux de l’auguste institution, la nouvelle s’est très vite répandue comme une trainée de poudre.
« C’est un véritable scandale ! », s’est indigné un chef d’établissement sous anonymat, qui a d’ailleurs assimilé cette forfaiture du recteur à une « gabegie à outrance ». « Vous voyez à quoi sert le budget de notre université ? On puise une somme faramineuse comme celle-ci pour verser uniquement dans les obsèques d’un membre de sa famille alors que nous sommes victimes d’un manque criard de salles de cours.
Nos étudiants sont obligés de se bousculer pour espérer avoir une place assise. Le campus est plongé dans le noir. C’est vraiment triste pour ce pays qui aspire à l’émergence », a confié à Africa Info un cadre de cette institution
De sources concordantes, le recteur de l’université de N’Gaoundéré ne serait pas à son premier forfait. Plusieurs autres cas de malversations financières sont mis à l’actif de ce dernier.
Ces sources déclarent que les mauvaises pratiques semblent avoir fait leur lit dans ce temple du savoir. Et en toute impunité.
Elles rappellent encore la très célèbre facture de téléphone qui s’élevait à plus de 104 millions de F CFA. En Février 2014, l’Université de Ngaoundéré était obligée de reporter ses examens suite à des factures impayées d’un montant de 80 Millions de F CFA. Une dette qui avait contraint l’imprimerie annexe de Garoua de cesser de mettre à la disposition des cops de Dang, des cahiers d’examen.
« Au lieu servir au bon fonctionnement de ce temple du savoir, les fonds de l’Etat servent plutôt aux intérêts particuliers. Hélas ! », a regretté un étudiant.