• Drame à Bamenda
• Un jeune soldat tué et brulé par les Ambazoniens
• Il s’agit de Bella Molé
C’est un drame qui a secoué la population de Bamenda. Un soldat de Paul Biya a été abattu par les Ambaboys.
Selon les témoignages, il s’agit du jeune soldat Bella Molé. Les informations rapportent que Bella Molé et d'autres collègues se trouvaient dans un poste lorsqu'ils ont été surpris par une attaque de l'ennemi. Le jeune soldat recevra 2 balles et sa dépouille livrée aux flammes.
Bella Molé était décrit par ses frères d'armes comme calme, toujours souriant et ne connaissant jamais la colère.
Depuis le début de cette crise anglophone, le nombre de soldats tués est de 1348.
Guerre dans le NOSO : la stratégie de renseignement et d’attaque des Ambaboys enfin dévoilée
Cinq personnes sont mortes dans une violente frappe ambazonienne ce mercredi 2 mars 2022 à Ekondo-Titi. En effet, un convoi dans lequel se trouvaient le sous-préfet, le maire et 3 autres personnes a été pris pour cible par un EEI.
L’attaque a été menée par une faction séparatiste. Les Ambazoniens ont mené une attaque ce mercredi 2 mars 2022 aux environs de 11 heures 30 minutes.
Selon les premières informations parvenues à notre rédaction, le véhicule qui transportait les victimes a sauté sur un engin explosif improvisé en zone anglophone et principalement dans le Sud – Ouest.Bilan, 5 morts dont un sous-préfet et un président de section RDPC. Après ce drame, Raoul Sumo Tayo, chercheur en défense et sécurité est revenu revient sur l’attentat mais aussi le mode opératoire des Ambaboys et donne des conseils à l’autorité.
Après la mort du sous-préfet, du maire et des autres... "Traquer impitoyablement les poseurs de bombes et démanteler la machine qui fabrique les poseurs de ces horribles engins de mort".
Je viens d’achever la première partie d’une étude sur les engins explosifs improvisés au Cameroun et j’apprends à l’instant la mort du sous-préfet, du maire d’Ekondo Titi, du président de la section locale du RDPC, d’un de notre valeureux soldat et d’un de nos compatriotes. Au-delà de la tristesse, ce qui m’anime en ce moment c’est la colère. Au-delà des vies qui ont été brutalement arrachées, c’est le symbole qui est touché par cette attaque qui m’interpelle.
S’il est indéniable que l’État doit maintenir sa présence, cela doit se faire en respectant des procédure opérationnelles standard, notamment sur le choix des itinéraires, le choix des véhicules, l’ordre des différents éléments, la distance de sécurité entre les véhicules, par exemple. Que l’autorité ait emprunté un véhicule de représentation pour sa tournée socio-économique dans un espace réputé à risque m’interpelle.
Les indépendantistes utilisent des dispositifs filo-commandés, ce qui veut dire que le tireur choisit sa cible. Très souvent, il est renseigné des mouvements des forces et des autorités par des personnes qui leur sont acquises. Cette situation devrait nous interpeller sur la place des populations dans la stratégie anti-EEI du Cameroun dans les régions anglophones du pays.
A l’Extrême-Nord, un travail de fond a permis de placer les populations au cœur des stratégies anti-EEI du Cameroun contre Boko Haram. Aujourd’hui et de plus en plus, les comités de vigilance découvrent les zones polluées et alertent les forces armées camerounaises. Très souvent, à la vue d’indices d’EEI, les populations balisent, prennent la garde, en attendant l’arrivée des militaires. Pour ce qui concerne les attentats suicide, les populations locales contribuent à la stratégie anti-EEI du Cameroun en prévenant l’accès des bombes humaines à leur cibles, et en alertant les forces de défense et de sécurité.
Au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, l’on peut se réjouir de l’intensification des actions d’influence au premier rang desquelles les actions civilo-militaires, mais il faut le dire, l’approche gagnerait à être optimisée. Un effort devrait être mis à la construction des contre-discours, des contre-narratifs car, il faut avoir le courage de le dire, les populations ne collaborent pas beaucoup dans ces terroirs. Quelques exceptions tout de même ont permis, à plusieurs reprises, d’éviter des drames. Mais beaucoup reste à faire dans ce domaine. Contrairement à la guerre contre Boko Haram où un intense travail de légitimation de l’action a été fait au préalable, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, tout reste à faire si l’on veut obtenir un soutien populaire franc et massif. C'est ici que j'attends les vrais "influenceurs".
Contrairement à ce que j’ai perçu ci-et-là, cela ne s’improvise pas. Cela se fait avec méthode et tact, l’effet final recherché étant d’agir sur l’opinion publique nationale, alliée et ennemie.
Sur cette question de la légitimation Urbi et Orbi, je disais récemment à des interlocuteurs qu’au lieu de pérorer comme on le fait jusqu’ici, la communication de la défense devrait s’évertuer à construire de contre-narratifs pertinents. Sortir du complotisme et des approches victimaires pour faire la vraie communication car dans ce domaine, les indépendantistes savent mieux que nous communiquer. Pendant que nous leur attribuons des labels « terroristes », « bandits » et autres, ils documentent tout ce qui peut nous nuire et savent où les publier, à qui les envoyer. En réponse à notre sophisme creux, ils tiennent un discours qui séduit des pans entiers des terroirs dans lesquels ils agissent. Après on est surpris qu’aucune organisation internationale ne les considère jusqu’ici comme des terroristes.
La véritable victoire poindra le jour où les autorités réussiront à faire inscrire ces groupes dans la liste des organisations terroristes. L’une des conséquence sera la criminalisation des cotisations qui se font au vu et au su de tous, dans des tontines de la diaspora camerounaise. Pour cela il faut que les gens se mettent au travail, avec minutie. Tout le contraire de ce qui se fait actuellement au niveau stratégique.
La mort de ces valeureux compatriotes devrait nous encourager à sortir du bricolage actuel pour définir une stratégie CEID qui prendrait en compte la réalité de la menace. L’apport des partenaires internationaux du Cameroun est certes la bienvenue, mais il faut sortir de la logique du prêt-à-penser anti-EEI pour du sur-mesure. Par-dessus tout, comme le conseille un de mes maîtres à penser, il faut traquer impitoyablement les poseurs de bombes et démanteler la machine qui fabrique les poseurs de ces horribles engins de mort. Pour cela il faut revenir à la politique.
Que Dieu bénisse et protège le Cameroun.
Raoul Sumo Tayo