Cette période de rentrée scolaire semble malheureusement s’apparenter à celle des fêtes de fin d’année, à cause du banditisme et de l’insécurité observés ces derniers temps. Les mouvements engendrés par les inscriptions des élèves dans les différents établissements et l’achat des fournitures scolaires, laissent croire à d’innombrables garnements que « l’argent circule dehors ».
C’est ainsi qu’une jeune dame habitant le quartier Essos, et en panne de gaz pour mener à bien sa cuisine, va transporter sa bonbonne vers un dépôt au lieudit ‘’Nouvelle route Omnisports’’. Une fois ravitaillée, elle décide d’emprunter un taxi pour son domicile, au lieu-dit ‘’ Madison’’. En moins de cinq minutes, elle en trouve un, de marque Toyota.
Le conducteur qui se montre courtois, demande à sa nouvelle cliente si elle lui permet de déposer en premier lieu les trois autres clients, qu’elle a trouvés dans la voiture au niveau du carrefour du Lycée Bilingue d’Essos, pour ensuite faire demi-tour afin d’aller vers son lieu de résidence à elle. La jeune dame toute compréhensive accepte volontiers.
Une fois restée seule avec le conducteur dans le véhicule, elle fait la remarque suivante ; « j’ai commencé à sentir que ça devenait louche parce qu’il ne s’arrêtait plus devant les sollicitations des clients le long de l’itinéraire, et comme par un coup de baguette magique, il s’est mis à rouler à tombeau ouvert. J’ai tout de suite été envahie par une immense peur », confie-t-elle.
Une fois au lieu-dit ‘’Madison’’, la jeune dame somme le chauffeur de taxi de s’arrêter. L’homme au volant du véhicule s’exécute, et redevient subitement doux. Mais la jeune femme qui vient d’être dégoutée par les récents agissements du conducteur, refile à ce dernier la monnaie, et referme la portière afin d’aller chercher sa bonbonne de gaz dans le coffre arrière du véhicule.
Mais contre toute attente, le taximan ne la laissera pas atteindre l’arrière de son véhicule. A peine avait-elle fermé la portière que l’homme a vigoureusement appuyé sur le ‘’champignon’’, et dans un crissement de pneus, le véhicule s’éloignant à toute vitesse a manqué de peu de tamponner une femme enceinte qui traversait la route en provenance du marché.
Immédiatement la passagère abusée par le chauffeur-taxi s’est mise à crier « ô voleur, ô voleur, ma bouteille de gaz, ô voleur ! » Les moto-taximen, très nombreux à cet endroit qui leur sert de stationnement de fortune, et qui n’ont rien raté de la scène, prennent immédiatement en chasse le garnement déguisé en taximan.
C’est alors qu’un véritable rodéo urbain va se mettre en branle, et à chaque carrefour, de nouvelles équipes de moto-taximen vont s’inscrire à cette course-poursuite, solidarité de corps oblige. Avec une marée de motos à ses trousses, et ayant vainement tenté des slaloms dans les embouteillages, le fugitif jette l’éponge au niveau du lieu-dit ‘’Total Fouda’’.
Pendant que certains moto-taximen s’attèlent à lui administrer la bastonnade de sa vie, leurs collègues en profitent pour fouiller le véhicule afin de s’emparer des sous qu’il avait déjà encaissés au cours de cette inoubliable journée de travail.
La propriétaire de la bouteille de gaz ayant emprunté une moto pour suivre l’action, récupère son bien malgré le tumulte, et s’éloigne immédiatement de cette scène qui pourrait d’un moment à l’autre s’avérer macabre. L’annonce de l’arrivée des forces de maintien de l’ordre crée la panique parmi les moto-taximen qui, pour la grande majorité n’ont pas de papiers officiels, et c’est ‘’le sauve qui peut’’. Le chauffeur de taxi qui gisait déjà dans son propre sang après avoir été esquinté, est transporté d’urgence à l’hôpital par ses collègues venus à sa rescousse.
Heureusement, que le calme est revenu à temps car, selon certains témoins, cette situation aurait pu dériver en bataille rangée opposant les taximen aux ‘’benskineurs’’. A l’heure qu’il est, des sources bien introduites nous apprennent que les jours du taximan ayant été copieusement bastonné, ne seraient plus en danger.