Le délégué départemental de l’agriculture du Logone et Chari est accusé de détournements des subventions aux agriculteurs, c’est ce que révèle le lanceur d’alerte Boris Bertolt. C’est une nouvelle affaire scandaleuse dans le Bureau dont Gabriel Mbairobe a le portefeuille.
De mémoire d’homme, Gabriel Mbairobe, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a annoncé le 11 Avril 2023 à Nanga Eboko, dans le Haut Nyong, région du Centre Cameroun, la subvention de 50 000 tonnes d’engrais à hauteur de 14 milliards de francs CFA dont l’objectif est la réduction du prix d’achat des engrais à 20 125 francs CFA.
« C’est une mesure qui vise à faciliter aux producteurs l’accès à l’intrant et la réduction de charge agricole », sait très bien Boris Bertolt. Pourtant, dit-il, « Mr Tchoubou, délégué départemental de l’Agriculture et du Développent rural du Logone et Chari, dans ses manœuvres sournoises, a imposé une nouvelle procédure lui permettant de dissimiler ses forfaits. Ce nouveau mode opératoire est de faire passer les dossiers par l’un de ses collaborateurs complice qui n’est ni chef de poste agricole ni délégué d’arrondissement. Le contournement de cette procédure a créé d’énormes problèmes aux producteurs ».
Boris Bertolt liste « 4 500 sacs livrés aux commerçants car un montant de 5000 francs par sac lors de la décharge est remis au délégué départemental ou son complice. Compte tenu des contestations des vrais producteurs, certains camions sont orientés directement dans les magasins appartenant aux commerçants sans passer par la délégation, lieu désigné au préalable pour la répartition aux bénéficiaires ».
La source dit également que « le délégué à travers son collaborateur complice, fait le versement aux noms des personnes qui se font passer pour les agriculteurs et dès l’arrivée du camion, les engrais sont vendus à 26 000 à l’immédiat, soit un bénéfice de 5 875 francs CFA par sac ».
« La livraison aux vrais producteurs est retardée et certains jusqu’aujourd’hui, après deux mois de versement, n’ont toujours pas reçu leur engrais car il faut à tout prix satisfaire d’abord les commerçants qui sont les plus offrants. Pour qu’un producteur décharge son engrais, il faut payer une somme supplémentaire de 3 000 francs au délégué soit à son complice. Les agriculteurs ont saisi le préfet qui a fait une mise en garde il y a un mois mais rien n’a changé, au contraire, la situation s’est empirée », conclut Boris Bertolt.