Une Institutrice sans intégration : le combat de 25 ans

L'Institutrice en Attente d'Intégration

Mon, 25 Sep 2023 Source: www.camerounweb.com

Vingt-six ans se sont écoulés depuis que le destin a rappelé à Dieu le serviteur LOMDO Samah le 1er octobre 2013. Afin de rendre grâce au Seigneur pour cette décennie écoulée, nous vous convions à une action de grâce, tout en priant pour le repos éternel de son âme. Cette célébration aura lieu le dimanche 1er octobre 2023, lors du culte français de 7h à l'église évangélique protestante paroisse d'Avedji.

Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis que Mme. Olivia Manekeng attend désespérément son intégration. Malgré de nombreuses rencontres avec le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) ainsi que le ministre de l'Éducation de base (Minedub), ses espoirs sont restés vains. Retour sur le parcours de cette enseignante dévouée.

Olivia Manekeng est née le 30 mars 1979 à Douala. Après avoir obtenu ses diplômes des cycles d'enseignement primaire et secondaire, elle a décidé, à l'âge de 22 ans (2001-2002), de devenir maîtresse à l'école maternelle catholique de Fombap à Santchou. De 2002 à 2007, elle a acquis une nouvelle expérience en enseignant à l'école publique de Balivounli Foto sans Capiemp. Cette école avait été créée dans la localité en l'absence d'enseignants, et Olivia et ses collègues ont assuré son fonctionnement au quotidien pendant cinq ans.

En 2007, elle a passé le concours de l'Enieg (École normale d'instituteurs de l'enseignement général) de Dschang, obtenant ainsi son Capiemp (Certificat d'aptitudes pédagogiques d'instituteurs de l'enseignement maternel et primaire) à la fin de sa formation. Au cours de trois années de formation, elle a effectué des stages dans divers établissements scolaires pour enrichir son expérience. De 2010 à 2020, cette originaire de Santchou a enseigné en tant que maîtresse des parents (Mp) dans une école publique, ce qui constituait un nouveau statut dans le domaine de l'éducation. Ensuite, de 2020 à 2022, elle a offert ses services dans une école primaire privée, l'école privée Groupe scolaire Borax (Gsb), située à Ngoa Ekellé dans l'arrondissement de Yaoundé IIIème.

Malgré ses 13 ans de détention du Capiemp et ses 22 ans de service dans l'enseignement au Cameroun, Olivia Manekeng n'a jamais été intégrée. En 2020, alors qu'elle avait atteint l'âge de 41 ans, elle a dépassé l'âge limite pour l'intégration. Lorsqu'elle s'est rendue au bureau du ministre de l'Éducation de base (Minedub) avec ses collègues il y a un an, alors que la grève avait déjà débuté le 14 février 2022, le ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa lui a simplement expliqué qu'en de telles circonstances, seule la décision du chef de l'État pouvait prolonger la date de recrutement des instituteurs/trices concernés.

Olivia Manekeng n'a pas abandonné son rêve d'être intégrée malgré cette épreuve difficile, et elle continue d'enseigner dans différentes écoles privées de la capitale. Cependant, la rémunération qu'elle perçoit ne lui permet pas de subvenir à ses besoins quotidiens, alors qu'elle a des charges familiales à assumer. Dans un témoignage partagé le 13 mars 2022 sur les réseaux sociaux, elle a décrit sa situation difficile, y compris des dettes accumulées pour le loyer, les soins médicaux et d'autres besoins essentiels.

Face à cette épreuve qui a marqué ses 21 années de service, Olivia Manekeng est épuisée et lasse. Elle envoie un appel au président de la République pour qu'il intervienne en faveur des instituteurs touchés par la limite d'âge, ainsi que pour tous les enseignants en grève qui réclament diverses améliorations. Elle espère que son cri du cœur parviendra aux plus hautes autorités et que justice lui sera rendue.

Jusqu'à présent, ses prières sont restées sans réponse, et Olivia Manekeng n'a pas encore trouvé le courage de reprendre l'enseignement depuis le début de la grève le 4 septembre 2023. Son combat pour l'intégration se poursuit, et elle espère que son appel sera entendu et que justice lui sera enfin rendue.

Source: www.camerounweb.com