Une crise alimentaire aux portes du Cameroun

Une crise alimentaire aux portes du Cameroun

Mon, 3 Jan 2022 Source: Le Jour

Le Gicam attire l’attention des autorités sur une baisse des importations dès janvier 2022 compte tenu de la flambée des prix de l’importation sur plusieurs produits.

Selon le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), le Cameroun est sous la menace d’une crise alimentaire dès janvier 2022 au cas où une véritable concertation entre le gouvernement et le secteur privé ne se tient pas dans le but de convenir des mesures adaptées pour sortir des difficultés que traversent les promoteurs d’entreprise. « Il est patent que dès lors que les entreprises ne sont plus en mesure de s’ajuster, elles envisagent purement et simplement l’arrêt des activités d’importation et de production au 1er janvier 2022. Dès cet instant, le risque de défaut d’approvisionnement des marchés deviendra réel avec comme corollaire majeur un risque de crise alimentaire et des conséquences sociales inévitables que nul ne souhaite », peut –on lire dans un communiqué de presse signé le 9 novembre 2021 à Douala par Célestin Tawamba, président du Gicam. Le mardi 9 novembre, il s’est tenu à Douala au siège du Gicam, une concertation entre les entreprises de plusieurs secteurs d’activités « exposées à la hausse sans précédent des prix des produits à l’importation et du fret maritime ». Le communiqué signé au terme des travaux relèvent que depuis le début de l’année 2021, la plupart des entreprises font face à un renchérissement exponentiel de leurs couts d’approvisionnement alimenté essentiellement par des facteurs externes tels que la hausse généralisée des cours mondiaux des matières premières et l’explosion du fret maritime, avec des augmentations variant de 20 à 400%.

Le Gicam ajoute qu’au regard des graves menaces que fait peser cette dérive inflationniste sur la continuité des activités des entreprises, leur rentabilité et leur survie, de nombreuses alertes ont été faites à l’attention des autorités. Il en a découlé des concertations à plusieurs niveaux à l’instar de celle tenue au Gicam le 1er octobre 2021 avec le ministre du Commerce : « Aujourd’hui, malgré les propositions de piste d’ajustement à court et à moyen terme faites à ces occasions par le Gicam, les entreprises déplorent soit l’absence des mesures adéquates soit une inefficacité de celles proposées dans certains secteurs d’activité, au vu de leur incapacité à mitiger de manière significative l’impact de la hausse des couts. Dans le même temps, on assiste malheureusement à une multiplication de texte réglementaires contreproductifs, qui induisent un renchérissement, bien que limité, des couts de production des entreprises », relève le communiqué du Gicam. Avec la conférence tenue le 9 novembre à Douala, il ressort que la situation des entreprises continue de se dégrader en raison des ruptures d’approvisionnement, ainsi que l’absence de visibilité sur les ventes et cette incertitude tient à la difficulté de répercuter les fortes hausses des couts d’approvisionnement sur les prix de vente des produits, et plus particulièrement les produits dont les prix sont soumis à l’homologation préalable.

Pandémie de Covid 19

Pour les autorités camerounaises, la hausse sans précédent des prix des produits à l’importation et du fret maritime est justifiée par la pandémie de Covid 19 qui secoue le monde entier depuis presque deux ans. Avec cette pandémie, les restrictions liées à la fermeture des frontières dans certains pays ont aggravé le contexte économique : « Les gens étaient confinés et les entreprises ne produisaient pas. Les bateaux des marchandises sont restés bloqués pendant plusieurs mois dans la mer. Voilà les raisons qui expliquent l’augmentation du fret maritime », explique un économiste.

Malgré cette conjoncture assez risquée, les autorités camerounaises disent avoir pris des mesures pour veiller à la disponibilité des produits sur le marché en plus, le ministère du Commerce rassure sur des mesures anticipatives à travers l’organisation des dialogues permanents avec les opérateurs économiques. Lesquels dialogues ont permis à ce que les opérateurs économiques acceptent de baisser leur marge pour maintenir les prix des produits en deçà des prix homologués. Parmi les produits importés qui sont la menace de l’augmentation des prix, il y a du riz, de la farine, le ciment Etc.

Source: Le Jour