A l’origine, une grève des ouvriers qui réclament la prime alimentaire et les meilleures conditions de travail.
Rien en va plus à Nyabizan, dans la Vallée du Ntem (Sud), sur le site du chantier d’aménagement du barrage hydroélectrique de Memve’ele.
En effet, depuis le 15 mars 2016, l’on assiste à des affrontements entre ouvriers et gendarmes. A l’origine de cette rixe qui a déjà fait une dizaine de blessés côté ouvriers, des réclamations de ces derniers de leur prime alimentaire et les meilleures conditions de travail.
Selon le quotidien Mutations en kiosque mardi 22 mars 2016, en l’espace d’une semaine, «des dizaines d’ouvriers ont déjà été interpellés et transférés à Ambam, pour examen. D’autres ayant fui les échauffourées sont actuellement à la merci des bêtes sauvages dans la forêt environnante, la fameuse réserve de Campo-Ma’an.
Sur le site du barrage cependant, c’est la débandade totale. Les travaux sont complètement à l’arrêt. Les négociations se poursuivent en vain entre les différents acteurs».
Sur les raisons de cette autre grève, l’on apprend que c’est le refus de deux employés de libérer leur poste de travail, tel que prévu pas le cahier de charge du projet qui a mis le feu au poudre.
En effet, il est prévu une diminution des personnels dans les ateliers au fur et à mesure que les travaux évoluent. L’attitude des deux employés présentés comme membres influents de la Confédération camerounaise du travail (CCT) s’est progressivement transformée en grève générale.
«Les ouvriers ont profité de l’incompréhension pour semer la pagaille sur le chantier. Montés selon certaines indiscrétions par Antoinette Tangono epse Ekoan, présidente de la CCT, ils ont remis sur la table des discussions le paiement de la prime alimentaire. Malheureusement, la proposition faite par Dieudonné Bisso, directeur du projet Memve’ele de payer trois ans d’arriérés de primes à hauteur de 500 Fcfa par jour de travail, a été rejetée par les mécontents. Lesquels exigent l’augmentation de ladite prime à 1000 Fcfa», indique Mutations.
Selon le journal, pour l’instant, le jeu de ping-pong se poursuit entre les ouvriers décidés de laisser pourrir la situation aussi longtemps que possible, et leurs employeurs qui sont tenus par les délais. C’est la deuxième grande grève survenue à Memve’ele depuis le lancement des travaux de construction du barrage dont le taux d’exécution à ce jour est estimé à plus de 80%.