Maurice Kamto doit choisir la démocratie constitutionnelle pour libérer le Cameroun. C’est une analyse du groupe dénommé ‘English Cameroon for a United Cameroon’.
Voici le message adressé au président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) pour le besoin de la cause, relayé par Actu Cameroun.
Cher Monsieur Kamto,
1. La thèse générale de ce message est que si les dictateurs africains et leurs maîtres néocoloniaux sont responsables de l’instabilité politique, l’opposition est également coupable. L’opposition ne parvient pas à défendre de manière cohérente les valeurs d’une démocratie constitutionnelle ou à éduquer de manière inspirante son peuple sur la manière de passer à une démocratie constitutionnelle plus efficace. Nous voyons cette tendance au Cameroun et certains des « philosophes » fournissant du matériel idéologique à nombre de vos partisans sont des anarchistes confus qui peuvent faciliter la dérive vers l’anarchie. Vous ne pouvez pas rester les bras croisés et prétendre être innocent. Oui, certains de vos supporters nous accusent de trop vous en vouloir.
Ils sont aveugles lorsque nous blâmons le régime. Le régime est dans la logique de l’auto-perpétuation ; seule une opposition conséquente et forte peut les faire apparaître au grand jour d’une compétition politique transparente.
2. Pourquoi vous écrivons-nous ? Notre objectif est de repousser le séparatisme au Cameroun anglophone, de promouvoir la démocratie constitutionnelle et de faire en sorte que les électeurs camerounais aient un multipartisme compétitif lors de la prochaine élection présidentielle. Au dernier point, une élection binaire, informée par des sondages d’opinion, est l’outil le plus efficace dont dispose le Cameroun.
2.1. Nous savons que le parti RDPC a une présence nationale et s’efforcera de survivre à la sortie de M. Biya. Puisqu’il n’y a pas de voie raisonnable et juste pour que M. Frank Biya devienne le porte-drapeau du RDPC, il tentera de faire imploser le RDPC ou de devenir le deuxième parti le plus fort du pays. L’implosion du RDPC ou sa cooptation de M. Frank Biya comme candidat à la présidentielle est un devoir patriotique que tous doivent chercher à prévenir.
Vous devriez, tout en vous battant pour votre parti, éviter l’erreur d’essayer de construire un système à parti unique comme M. Biya. Ça fait mal à tout le monde, y compris toi et ton parti. M. Biya est trop aveugle ou trop fier pour admettre son échec en raison de son monopole illégal, permis par la fraude électorale. Ainsi, le RDPC sera probablement l’un des deux premiers partis avec une présence nationale, un vivier de talents et des ressources.
2.2. La deuxième partie est CRM/MRC. Beaucoup sont soit en colère soit trop aveugles pour admettre ce fait évident. Même selon ELECAM, vous et votre parti occupiez la deuxième position loin devant le troisième candidat, à l’élection présidentielle de 2018. Deux développements ont renforcé la position de CRM/MRC parmi les deux premiers. Le premier est la dérive de vos concurrents (PCRN et SDF) vers le RDPC. De nouveaux visages tels que M. Aboubakar Ousmane Mey de l’ANC mènent une campagne de doléances à l’échelle régionale. Le deuxième développement est la répression du régime contre vous et votre parti. Vu les circonstances, il était sage pour vous de boycotter les élections municipales et législatives de 2020. Le temps l’exigeait. Mais vous devez trouver un mécanisme pour cibler l’élection présidentielle. Maintenant, certains prétendent que vous êtes plus faible parce que certains de vos alliés de 2018 vous ont quitté. Cet argument est sans fondement, puisque ceux qui vous ont quitté ont seulement démontré qu’ils se souciaient peu du travail nécessaire ou qu’ils recherchaient des intérêts personnels : l’avocat Akere Muna est parti à ses activités professionnelles et M. Djamen a montré qu’il est fait du même métal que le régime – un jacobin.
De plus, nous menons des sondages depuis environ deux ans maintenant. Le régime sait que ces sondages captent l’atmosphère. Ils vous montrent dominant l’opposition.
Jusqu’à présent, vos ennemis qui nous ont affrontés n’offrent pas de réfutation fondée sur des preuves ; ils sont simplement en colère que nous choisissions de montrer aux gens ce que pense le peuple camerounais. Vous êtes la principale opposition.
La prochaine élection présidentielle sera une élection binaire entre CRM/MRC et RDPC, ces deux partis remportant au moins 90% des voix. Autrement dit, si nous adhérons à l’ordre constitutionnel. C’est là que vous pouvez rejoindre le RDPC et ses bandits mécontents au sein du gouvernement et de l’armée pour injecter de l’instabilité dans la politique du Cameroun. Monsieur, ne le faites pas; vous serez tenu responsable. Notre plateforme veillera à démontrer qu’en tant qu’opposition principale, vous aviez un rôle à jouer mais que vous avez choisi de faciliter une dérive vers l’anarchie ou n’avez rien fait.
3. L’Afrique francophone, plus que toute autre partie de l’Afrique, est sous le joug du néo-colonialisme français. La façon de libérer ces pays est d’éduquer les gens à reconnaître et à utiliser le pouvoir de la démocratie constitutionnelle dans leur quête de changement. Cela signifie que vous devriez faire des vidéos pour demander aux gens de s’inscrire pour voter. Cela signifie que vous devez être clair pour les gens que pendant que vous vous battez pour un code, s’il y a une vacance aujourd’hui à la présidence ou si 2025 arrive et que le mandat de Biya expire sans nouveau code, vous respecterez la constitution et vous présenterez aux élections. Cela signifie prendre une position ferme contre la prise de contrôle militaire du gouvernement. C’est une suspension de la constitution. Étonnamment, certains intellectuels francophones, les lèvres dégoulinantes de lait maternel français, font la promotion de cette forme radicale de changement de la situation de l’État. La radicalité de la Révolution française coule de la bouche de nombreux compatriotes et compatriotes qui vous soutiennent. Étrangement, ces points de vue résonnent chez les partisans du régime.
Une forte opposition reconnaîtrait le danger et s’opposerait à tout moment au régime militaire. Notons que le soulèvement qui a conduit au renversement du président malien a été initié par l’opposition et la société civile. Mais cette coalition n’a pas réussi à éduquer le peuple sur le danger d’une suspension constitutionnelle. Ils n’ont pas réussi à se prononcer fermement en faveur du respect immédiat de la constitution malienne pour remplacer le président déchu.
Se rendant compte qu’ils ont été trompés, certaines personnalités de l’opposition ont suggéré de ne pas reconnaître l’actuel gouvernement militaire au-delà de mars. Mais la nouvelle dictature et les masses qui n’en savent pas assez pour se battre pour leur meilleur intérêt leur ont demandé de se taire.
Le Cameroun peut-il faire mieux ? Le CRM/MRC peut-il aider à défendre un transfert de pouvoir constitutionnellement guidé au Cameroun ? Gre a gre n’a pas sa place dans cette discussion. C’est la règle constitutionnelle et des élections transparentes.
4. La Russie de Poutine est-elle la solution à France-Afrique ? Bien sûr que non! Ces intellectuels franco-africains qui se disent panafricanistes, partisans du coup d’État militaire, admirateurs de M. Vladimir Poutine sont un danger potentiel pour la transition pacifique avec une chance raisonnable de victoire du CRM/MRC. Le monde regarde maintenant ce que la Russie de Poutine peut faire. Il a longtemps renoncé à la démocratie constitutionnelle. M. Poutine se qualifie lui-même d’indépendant – une manière bénigne de dire qu’il méprise le parlement et le pouvoir judiciaire – qui fonctionnent tous sur la base de ses hautes instructions à la France-Afrique. Un tel modèle politique viole la souveraineté d’un État voisin à travers le soutien des régions sécessionnistes de l’Ukraine, l’annexion de la Crimée et l’invasion ultime de l’Ukraine.
Est-ce le libérateur de France-Afrique ? Le Cameroun, face à la sécession anglophone, et le Mali, face à la sécession touareg et arabe malienne, ne peuvent, sans contradiction, s’allier à une telle puissance. Nous pouvons tirer de nombreux avantages d’une relation commerciale amicale avec la Russie.
L’importation de leur modèle politique, que nous avons déjà et dont nous voulons nous débarrasser, ne peut être un projet digne d’une célébration bachique.
En résumé Monsieur, le CRM/MRC a un rôle à jouer : Choisissez la démocratie constitutionnelle !