Dans une lettre ouverte poignante, l'éminent avocat Me Christian Ntimbane Bomo interpelle les magistrats camerounais, soulignant que le véritable défi du Cameroun réside dans la fragilité du pouvoir judiciaire. L'avocat de renom exhorte les magistrats à assumer pleinement leur rôle de gardiens de la justice, déplorant la tendance à sacrifier l'éthique pour des gains personnels.
Ntimbane Bomo met en lumière la nécessité pour les magistrats de résister aux pressions du pouvoir exécutif, soulignant que la force du régime de Paul Biya résiderait dans la faiblesse du pouvoir judiciaire. Il cite Montesquieu pour rappeler que la justice doit être indépendante pour éviter tout abus de pouvoir.
L'avocat critique la politisation de la magistrature au Cameroun, où les carrières des magistrats sont souvent liées à des nominations influencées par le pouvoir exécutif. Il appelle les magistrats à réaffirmer leur serment, à transcender les intérêts personnels, et à incarner la rectitude et le courage dans l'exercice de leur fonction.
Me Christian Ntimbane Bomo exhorte les jeunes magistrats à se concerter pour asseoir l'indépendance de la justice au Cameroun, mettant en garde contre les menaces de sanctions. Il souligne que la restauration de la justice contribuera à réparer les fractures au sein de la société camerounaise, actuellement ébranlée par des conflits politiques et des luttes de pouvoir.
Cette lettre ouverte se pose comme un appel passionné à la conscience des magistrats camerounais, les invitant à jouer un rôle crucial dans la préservation de l'équité et de la justice, au-delà des contingences politiques.