L'accession de Paul Biya au pouvoir
C’est un jour mémorable pour Paul Biya (90 ans) et le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). L’activiste N’zui Manto trouve que le 6 novembre 1982 marque à jamais le jour où tous les problèmes du Cameroun ont commencé.
6 novembre 1982 - 6 novembre 2023. Le jour où la malchance condamna le destin du Cameroun. Ahmadou Ahidjo, pensant que Paul Biya avait les qualités requises pour continuer le développement du Cameroun, lui remit le pouvoir.
En peu de temps, le Cameroun bascula de « pays à revenu intermédiaire » à « pays pauvre très endetté ». Ahmadou Ahidjo se rendit compte de son erreur et tenta de reprendre le pouvoir mais Paul Biya massacra de milliers de nordistes et le poussa en exil au Sénégal où il mourut et fût enterré jusqu’à ce jour.
Toutes les sociétés créées par Ahmadou Ahidjo furent vendues par Paul Biya ou tombèrent en faillite : Socapalm, Hevecam, Semry, Sosucam, Sodeble, STPC, Socame, Camair, Camship, Camsuco, Capme, Cellucam, Cep, DGTC, ONCPB, Mideviv, ONPD, Regifercam, SNEC, Socadra, Sonapost, Sotuc, Fodic, Fogape, CAC, Fonader, BCD, Soderim, Fondecam.
Le Cameroun devint le pays le plus corrompu du monde. Paul Biya fit de l’hôtel intercontinental de Genève en Suisse le palais du Cameroun où entre 1969 et 2002, il effectua plus de 55 séjours selon l’ancien directeur de l’établissement hôtelier Mr Herbert Schott, propos parus dans son livre « L’hôtelier » paru en 2007.
En 2018, des journalistes d’investigation spécialisés sur la criminalité économique révélèrent que Paul Biya avait passé depuis son accession au pouvoir en 1982 jusqu’en 2017, 4 ans et demi au luxueux hôtel suisse. Coût estimé à 65 millions de dollars basé sur une facture de 40 000 dollars par nuit pour toute sa délégation sans compter les prix de locations des avions privés.
Paul Biya pour se maintenir au pouvoir, développe le tribalisme encré dans son mode de gouvernance. Le taux de pauvreté atteint les 72 % dans le Grand Nord du pays où était originaire son prédécesseur. Le chômage et le désespoir poussent de milliers de jeunes camerounais à prendre la route du désert et de la Méditerranée.
Son pouvoir s’exerce par la brutalité contre ses opposants politiques, hommes d’église, journalistes, y compris contre d’anciens collaborateurs officiellement accusés de corruption.
