Alors que l'Assemblée générale des Nations Unies se déroule actuellement à New York, les discours à la tribune se succèdent, mais la crise dans les régions anglophones du Cameroun reste notablement absente des discussions. Cette crise, qui perdure depuis plus de cinq ans, n'a pas été évoquée ni par les officiels camerounais ni par d'autres puissances étrangères, suscitant l'inquiétude de certains observateurs internationaux.
L'ancien sous-secrétaire américain aux affaires africaines a souligné ce manque d'attention en déclarant : "Avec la fin de la semaine de haut niveau des Nations Unies, je parie que l'une des crises dont on n'a pas discuté est celle du sud du Cameroun (Ambazonia)". Cette omission est d'autant plus regrettable pour lui que les pertes en vies humaines et les violations flagrantes des droits de l'homme dans cette région sont tout aussi tragiques que celles d'autres conflits mondiaux.
Tibor Nay, un diplomate américain réputé pour ses prises de position sur le conflit, a clairement exprimé son soutien à la création d'un État Ambazonie, regroupant les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Cette position a suscité l'opposition du gouvernement camerounais dirigé par Paul Biya, qui s'oppose fermement à toute idée d'indépendance pour ces régions.
La crise anglophone au Cameroun, qui a débuté en 2016, a entraîné un conflit meurtrier entre les forces gouvernementales et les groupes séparatistes dans les régions anglophones. Le bilan humain est lourd, avec des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées de leurs foyers. Malgré ces souffrances, la crise semble être passée sous silence lors de cette réunion internationale de haut niveau.
Les appels à l'attention de la communauté internationale sur la crise anglophone se multiplient, mais la question demeure : pourquoi cette tragédie continue-t-elle d'être négligée aux Nations Unies ? Alors que les discours résonnent à la tribune de l'Assemblée Générale, de nombreux Camerounais anglophones continuent de vivre dans la peur et l'incertitude, attendant que le monde se tourne enfin vers leur réalité, leur souffrance et leurs aspirations pour un avenir pacifique.