La Secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie Annick Girardin est arrivée dimanche à Yaoundé pour une visite de trois jours au Cameroun, consacrée notamment à la question du climat et de la déforestation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Venue de Centrafrique, Mme Girardin a enchaîné immédiatement après son arrivée une série de déplacements en forêt à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale. Cette visite intervient à un mois de la 21e conférence des Nations Unies sur le climat (COP21) qui débute le 30 novembre à Paris.
Le Cameroun a déjà présenté sa contribution à ce sommet, prévoyant une baisse de ses émissions de gaz à effet de serre de 32% d'ici à 2035. Il fait partie des pays plutôt en pointe sur le sujet, avec une position alignée sur celle du groupe Afrique, demandant un accord juridique équitable et contraignant, et un plus grand engagement des bailleurs de fonds.
Couvert à près de 50% par la forêt, le Cameroun est concerné à plus d'un titre par le réchauffement climatique, avec la déforestation, la désertification du nord, l'érosion des zones côtières, le développement urbain... Le pays est situé au cœur des forêts humides d'Afrique Centrale, deuxième bassin forestier dans le monde après l'Amazonie et l'un des principaux puits de carbone (CO2) de la planète.
La visite de Mme Girardin sera également consacrée à la menace des islamistes nigérians de Boko Haram sur l'extrême-nord du pays, sujet d'une forte coopération entre la France et le Cameroun, a-t-on indiqué de source diplomatique française.
Elle évoquera aussi avec ses interlocuteurs camerounais la question des 310.000 réfugiés (250.000 Centrafricains et 60.000 Nigérians) actuellement sur le territoire, de même que plusieurs autres sujets d'intérêts bilatéraux, a-t-on précisé de même source.
La ministre française doit rencontrer lundi le président Paul Biya, et s'entretenir avec plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Relations extérieures, M. Mbella Mbella. Le président François Hollande s'est rendu en juillet au Cameroun.
Dès sa descente d'avion, dimanche, Mme Girardin a visité l'Ecole nationale des Eaux et Forêts de Mbalmayo, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale, où on lui a présenté la problématique des forêts au Cameroun.
Elle s'est ensuite rendue dans le petit village de Nsimi, pour y voir l'Observatoire du bassin du Nyong, station qui recueille mesures et données permettant de mieux comprendre les mécanismes du climat. Puis elle s'est déplacée au parc de la Méfou, qui abrite près de 400 primates en semi-liberté, souvent d'anciennes victimes du braconnage et de trafics.