Une affaire foncière risque d’éclabousser le sérail dans les semaines, mois à venir. Comme Camerounweb l’annonçait très récemment, une commission d'enquête mixte Police/Gendarmerie Nationale du Cameroun a été mise en place pour enquêter sur un vaste réseau de spoliation du domaine privé de l'État et d'atteintes à la propriété foncière des particuliers entre 2020 et 2024. Cette enquête révèle l'implication présumée de plusieurs personnalités influentes, dont certains membres du gouvernement de Paul Biya. Mais pas que. Le nom de certains dignitaires et non des moindres aussi circulent.
Parmi les personnes citées, le cas de Jean Pierre Amougou Belinga retient particulièrement l'attention. Déjà incarcéré dans le cadre de l'affaire de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, Amougou Belinga se retrouve à nouveau sous les projecteurs. Son immeuble Ekang, situé près du Palais des Sports de Yaoundé, aurait été construit sur un terrain appartenant à une famille, selon les allégations de la commission.
Cette nouvelle affaire vient s'ajouter aux charges déjà pesantes contre l'homme d'affaires, soulignant la complexité de son cas et l'ampleur des investigations en cours.
L'enquête met également en lumière d'autres personnalités impliquées, notamment, Anatole Nkodo Ze, qui aurait acquis pour un franc symbolique le patrimoine de l'ex-REGIFERCAM à Mbalmayo. Michelle Ebongue, nièce de l'actuel Ministre de la Justice. Le Commissaire Divisionnaire Essogo Raymond, ancien Délégué Régional à la Sûreté Nationale pour le Littoral est également cité par l’activiste Shance Lion.
Plus inquiétant encore, rappelle Shance Lion , l'enquête révèle qu'une centaine de personnes, dont des membres du gouvernement, auraient acquis des terrains dans le prestigieux quartier Bonanjo à Douala à un prix dérisoire de 700 FCFA/m².
Cette affaire de spoliation foncière met en lumière les défis auxquels le Cameroun est confronté en matière de gouvernance et de gestion du patrimoine public. Elle soulève des questions sur l'intégrité de certains hauts fonctionnaires et personnalités influentes du pays.
L'issue de cette enquête et les éventuelles poursuites judiciaires qui en découleront seront suivies de près par l'opinion publique camerounaise, déjà échaudée par l'affaire Martinez Zogo. Le cas d'Amougou Belinga, en particulier, cristallise l'attention, incarnant les interconnexions complexes entre pouvoir, affaires et justice dans le pays.