Il y a une dizaine de jours, les chefs de police de l’Afrique centrale se réunissaient à Yaoundé pour réfléchir sur les méthodes harmonisées de lutte contre la criminalité transfrontalière.
Le sujet revient au centre de la troisième conférence sous régionale Afrique centrale, sur le renforcement de la lutte contre ce fléau qui s’est ouverte hier à Yaoundé avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette rencontre est un cadre de lutte initié par l’Association internationale des procureurs et poursuivants francophones (AIPPF), un réseau de l’OIF.
C’est dire à quel point la criminalité transnationale préoccupe les communautés internationales. C’est un phénomène complexe qui demande la mobilisation de tout le monde : les forces de l’ordre, les magistrats, les populations.
Si les policiers constatent les infractions, recherchent et arrêtent les auteurs, si la remise des criminels se fait de police à police, il est question pour les procureurs qui poursuivent les fauteurs de trouble, d’harmoniser leurs instruments juridiques de manière à s’entendre sur les formes et les qualifications des crimes transnationaux et le mandat d’arrêt en Afrique ainsi que le plan de coopération entre les magistrats et les policiers. Car, il faut le souligner, tout cela reste disparate d’un Etat à l’autre, d’autant plus que, ce qui est qualifié de crime organisé pour tel pays ne l’est pas pour l’autre.
Les deux premières conférences tenues respectivement à Bamako et à Dakar avaient engagé une réflexion en faveur de la mise au point de plusieurs conventions internationales relatives à l’entr’aide judiciaire en matière pénale, à l’extradition et au transfèrement des personnes condamnées, à la saisie et à la confiscation des avoirs criminels.
L’objectif final étant de disposer dans un seul texte de toutes les conditions de demande d’entr’aide et de coopération judiciaire pour faciliter une réponse rapide et exploitable pour l’Etat requérant.
Le phénomène continue d’endeuiller de milliers de personnes et de faire des victimes, rappelle Christophe Guilhou, directeur de la Paix, de la Démocratie et des Droits de l’homme à l’OIF. Il doit être vigoureusement combatu, soutient Dion Ngute, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de la rencontre.
Outre le dispositif juridique du mandat d’arrêt à élaborer, la troisième Conférence sous-régionale Afrique centrale sur le renforcement de la lutte contre la criminalité transnationale organisée sous l’égide de AIPPF proposera les bonnes pratiques en matière de lutte contre le terrorisme d’une part et la criminalité organisée d’autre part. Les travaux s’achèvent samedi.