D’étonnants commerçants proposent des objets-divers aux passants et ce, à vil prix. Après achat, l'on vous remet un chèque sans garantie et sans le moindre test. Une fois à la maison, le constat est amer : ça ne marche pas.
Avec la morosité ambiante, les Camerounais, qui ont toujours de la suite dans les idées, se sont lancés dans un autre style d’escroquerie. Ils sont généralement en petit nombre. Souvent accompagnés de femmes pour bien appâter des « gibiers » Ils débarquent à un carrefour et se mettent à installer la « marchandise » souvent constituée des clefs USB, des laptops, des téléphones portables, des ustensiles de cuisine, des ordinateurs toutes marques, des écrans de télévision, des appareils audio et tutti quanti. Commence alors la crypto vente aux enchères, faite des mises à prix cinématographiques. Les populations accourent. La manne semble tomber du ciel.
Aussi curieux que cela puisse paraître, il se trouve toujours quelqu’un parmi ces « forbans » qui vous rassure en ces termes : « C’est de la vente aux enchères. Ce sont les marchandises saisies dans un magasin par un huissier. Nous sommes dans notre bon droit. Ces marchandises sont de bonne qualité. Ne faites donc pas attention à ce que vous voyez-là », insiste-t-il un rien rassurant. Le plus étonnant encore est que ces « corsaires » ne mettent pas plus d’une heure à un même endroit.
Après avoir « déplumé » les Camerounais, ayant peur que le pot-aux-roses ne soit découvert, ils prennent la poudre d’escampette pour s’installer sur un autre site et continuent leur sale besogne.
D’ailleurs, il faut souligner que leur arrivée en un lieu n’est jamais annoncée. Dans ce microcosme, tout est imaginé. Comment ne pas intensifier également à grands traits que, même les personnes tournant tout autour, sont des complices qui font mine de faire des achats ? Le plus horripilant est que l’on vous dresse somme toute une facture où il est mentionné « achat sans garantie ». Une façon de vous rappeler que vous n’avez pas le droit de revendiquer quoique ce soit.
Dans l’absolu, aucun de ces appareils ne fonctionnent. Nous pouvons citer des exemples à la pelle qui illustrent fort bien cette gredinerie criarde et criante. Sur ces factures, il est souvent mentionné le nom de l’huissier de justice, commissaire-priseur ayant fait « cette saisie-vente ».
« Vu l’article 1 de l’arrêté du 55 ; vu la loi relative au commerce de brocante, je soussigné, Maitre Kongne Liliene, agent d’Affaire auxiliaire de justice près la Cour d’appel du Centre et les Tribunaux de Yaoundé. Certificat de vente publique, reconnais avoir vendu pour le compte de RM M. Abelintsina aux prix de 7000 francs CFA. La vente est faite sans garantie avec paiement comptant et enlèvement immédiat majoré de 13 % du prix d’adjudication. En foi de quoi, le présent certificat est établi pour servir et valoir ce que de droit ».
C’est un exemple parmi tant d’autres qui montre à suffire que le ver est dans le fruit. Il faut donc vite l’extirper avant qu’il ne soit trop tard. Nous tirons donc la sonnette d’alarme pour dénoncer cette nouvelle forme d’escroquerie qui commence à prospérer sous nos latitudes, laissant au passage des Camerounais en pleurs et dans la désolation du fait de ces « frappeurs ».
Les forces de l’ordre devraient également prendre à bras le corps ce dossier. Les autorités administratives doivent prendre leurs responsabilités en sensibilisant les populations, afin qu’icelles barrent la route à ces corsaires d’un autre genre.