Une nouvelle marche interdite à Yaoundé

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Wed, 8 Nov 2017 Source: camer.be

Les opérateurs du secteur informel voulaient protester contre les abus des forces de l’ordre.

Ils sont venus de plusieurs villes du pays pour prendre part à la marche pacifique prévue ce 7 novembre 2017 dans la ville de Yaoundé. Ces commerçants membres de l’Association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté (Anosilp) ont été informés lundi dans la soirée que leur marche « pacifique » avait été interdite par le sous-préfet de Yaoundé 2ème.

Hier au quartier Messa, au moins 100 membres de l’Anosilp se sont retrouvés. L’objectif était de réfléchir à une stratégie pour faire entendre leur voix, malgré la mesure de l’autorité administrative.

Yampen Ousmanou, le sous-préfet de Yaoundé 2ème a précisé dans son arrêté que « sont interdites sur toute l’étendue de l’arrondissement de Yaoundé II, à compter de la date de signature du présent arrêté, les marches projetées par Sieur Yimga Moussa, le président déchu de l’Association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté à destination de l’Ambassade de France et du Palais de l’Unité pour non-respect de formalités légales de déclarations préalables et risque potentiel de trouble à l’ordre public ».

Si les opérateurs du secteur informel veulent marcher, c’est parce que certains parmi eux disent avoir été abandonnés par les pouvoirs publics. « Nous n’avons pas des espaces pour pouvoir installer nos marchandises. Certains parmi nos membres sont victimes des représailles des membres du Comité de vigilance mis en place par le sous-préfet de Yaoundé 2ème.

Lorsque les policiers confisquent nos marchandises dans les marchés, ils exigent qu’on paye d’énormes sommes pour pouvoir récupérer ces marchandises », explique Yimga Moussa, le président de l’Anosilp.

Parmi les acteurs du secteur informel qui s’apprêtaient à manifester hier, il y avait des épargnants d’un projet, le Pid, tombé en faillite avec l’argent de plus de 12 .000 épargnants. Ces nombreux ex-épargnants réclament depuis 2010, la restitution de leur argent évalué à plus de quatre milliards F.Cfa.

En choisissant de marcher vers la présidence de la République et l’ambassade de France au Cameroun, certains membres de l’Anosilp affirment qu’ils veulent attirer l’attention du président de la République et celle de la Communauté internationale sur le fait que les revendications qui durent depuis dix ans n’ont toujours pas été prises en compte.

« Je suis père d’une trois enfants, je vends au marché Mokolo sans avoir un site approprié. Lorsque les policiers de la Communauté urbaine arrivent, ils nous dépouillent. Cela fait plus de quatre ans que le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine a décidé de créer les secteurs au marché de Mokolo, mais seuls les commerçants nantis ont pu acheter les espaces », affirme Edouard, un commerçant.

Source: camer.be