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Une proche de Paul Biya écope de 9 mois de prison pour vol

Elle a été reconnue coupable de complicité de destruction et de vol

Wed, 2 Aug 2023 Source: www.camerounweb.com

L'ancien chargé de mission au secrétariat général de la présidence de la République, Mme Djuidje Marie, enseignante de sociologie, a été reconnue coupable de complicité de destruction et de vol. En compagnie de l'auteur direct des faits, M. Ayafor Divine Nosus, elle doit également verser des dommages et intérêts au plaignant. C’est le confrère Kalara qui fait la révélation.

M. Abbo Bakari Mohamadou, connu sous l'appellation de Wadjiri de Tignère, un jeune commerçant basé à Yaoundé, a vu aboutir l'une des procédures judiciaires intentées contre Mme Djuidje Marie, ancien haut-cadre de la présidence de la République. Le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif a rendu sa décision le 19 juin 2023, concluant que M. Ayafor Divine Nosus était coupable des faits de destruction et blessures légères initialement qualifiés de trouble de jouissance et de vol. Mme Djuidje Marie, quant à elle, a été déclarée coupable de complicité de destruction et de vol. Elle a été condamnée à 9 mois d'emprisonnement ferme, à une amende de 200 mille francs et à 275 mille francs de frais de justice. La peine de M. Ayafor Divine Nosus est plus lourde : un an de prison avec sursis pendant 3 ans et une amende de 100 mille francs.

Les deux condamnés sont également tenus de payer solidairement à M. Abbo Bakari Mohamadou la somme de 5 millions de francs, qui représente la réparation du préjudice subi par ce dernier. Le tribunal a émis un mandat d'arrêt et un mandat d'incarcération contre Mme Djuidje Marie. Cette décision sanctionne la première procédure engagée contre elle, tandis qu'une seconde procédure relative à la dénonciation calomnieuse et à la rétention sans droit de la chose d'autrui se poursuit à huis-clos devant la même juridiction.

Pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter à un peu plus de 6 ans. Selon la plainte de M. Abbo Bakari datée du 25 janvier 2017, il apparaît que depuis le 12 septembre 2013, ce dernier avait pris en location un studio au quartier Tongolo à Yaoundé auprès de M. Bogne Mouafo représenté par Gabriel Fondjou. Le locataire avait été surpris qu'en 2014, un certain Fidèle Picou Keumegne se présente pour exiger, sans mandat, que les frais de loyer lui soient désormais versés. Face à la détermination du jeune commerçant à ne traiter qu'avec la personne avec qui un contrat de bail le liait, M. Keumegne aurait entrepris de nuire à M. Abbo Bakari en faisant une dénonciation anonyme à la Division régionale de la police judiciaire. La note de dénonciation accusait M. Abbo Bakari de mener des activités terroristes en faisant allusion à la secte Boko Haram, laissant entendre qu'il avait des liens avec le défunt président libyen, Mouammar Kadhafi, l'ancien rebelle angolais, Jonas Savimbi, et d'autres leaders d'origine arabe.

L'enquête policière n'a trouvé aucun indice pour corroborer la dénonciation anonyme, et M. Abbo Bakari a été remis en liberté. Cette enquête a révélé que Mme Djuidje Marie, alors en service au secrétariat général de la présidence de la République, était l'instigatrice de la dénonciation. Suite à cette situation, le Wadjiri de Tignère a déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse contre l'enseignante devant le TPI de Yaoundé.

Le 2 octobre 2017, Mme Djuidje Marie s'est rendue au domicile du commerçant pour assurer le renouvellement de la peinture du studio. Cependant, cette initiative a dégénéré en violence, et une vidéo montrant la dame en train d'exercer des violences sur le locataire a été diffusée. M. Abbo Bakari a subi des blessures, notamment des fractures sur trois de ses côtes. Les deux parties ont déposé des plaintes l'une contre l'autre devant différentes juridictions.

La situation a suscité un vif intérêt médiatique, avec une couverture médiatique continue des procès opposant les deux parties. Certains aspects de l'affaire ont également été couverts par le journal Kalara, ce qui a entraîné une plainte pour diffamation déposée par Mme Djuidje Marie contre le journal et son directeur de publication.

En conclusion, la première procédure judiciaire relative à la destruction et au vol a abouti à la condamnation de Mme Djuidje Marie à 9 mois de prison ferme et de M. Ayafor Divine Nosus à un an de prison avec sursis. Les deux condamnés sont tenus de payer solidairement une indemnisation à M. Abbo Bakari Mohamadou. Pendant ce temps, l'affaire relative à la dénonciation calomnieuse et à la rétention sans droit de la chose d'autrui se poursuit à huis-clos devant la même juridiction.

Source: www.camerounweb.com